Les Torion 1285 et 1611, une appellation derrière laquelle se cachent la charge opérationnelle de la chargeuse (12 et 16 t) et sa charge de basculement (8,50 t et 11 t), remplacent les modèles 1177, 1470 et 1511 avec des améliorations significatives. Ces machines de milieu de gamme, bonnes à tout faire selon Claas – charger du grain, des betteraves, du compost, du fumier, et la matière première des méthaniseurs – disposent de plus de force lors de l’arrachement des produits, dans un silo par exemple. L’un n’allant pas sans l’autre, le constructeur allemand de Harsewinkel (Westphalie) a renforcé les essieux avant et arrière et placé des renforts sur les nouveaux bras de levage et la poutre centrale. De ce fait, le poids en ordre de marche des machines – la charge opérationnelle dans le langage technique – atteint 15 810 kg pour la 1611 et 13 570 kg pour la 1285. En outre, les bras ont été allongés, d’où la possibilité d’utiliser des pinces à balles plus lourdes et des godets de plus grande capacité – 4,50 m3 de matière à densité élevée et 7 m3 à faible densité au lieu de 4,5 m3. William Léquippé, responsable de la manutention chez Claas France, affirme qu’avec une Torion 1611, « sept godets suffisent pour remplir un camion de 24 tonnes de blé, soit 30 m3, à la densité de 0,80 ». Autre façon d’utiliser la machine, « en Angleterre, les betteraviers montent des godets ajourés de 4 m3 pour charger la récolte dans des bennes au champ ». On souligne chez Claas, pour situer mieux encore la 1611 et sa force de travail, qu’elle a été étudiée pour alimenter un méthaniseur au rythme de 100 tonnes de produits par jour. D’autres détails sur les machines peuvent faire la différence. Les nouvelles Torion ont, en option, un point d’articulation du godet une cinquantaine de centimètres plus haut (3,85 m et 4,52 m). Son retour est automatique, de même que les limitations de la hauteur de levage et de l’abaissement (définies au préalable). Tous les modèles sont éligibles à une pesée avec mémoire et bénéficient de la fonction « secouage » qui vide le godet en maîtrisant la chute et la répartition du produit. Côté moteur, sa puissance gagne 23 chevaux (Torion 1611) pour s’établir à 207 ch (158 ch pour la 1285). Même chose à propos de la pompe. Son débit par minute à la pression de 350 bars est passé de 170 à 200 litres (Torion 1511) et de 138 à 170 litres (Torion 1285).
La transmission de la Jaguar sur les Scorpion
En parallèle, Claas muscle encore un peu plus ses chargeurs télescopiques Scorpion apparus en 1993 et produits en collaboration avec le constructeur allemand Liebherr depuis 2018. Le millésime 2023 des Scorpion 732, 736, 741 et 746 dévoile des moteurs Deutz quatre cylindres de 3,6 litres plus puissants (142 ch), avec 50 Nm de couple supplémentaire. La transmission de type hydrostatique (système Varipower 2) sur les 732, 736 et 741 est, faut-il le rappeler, semblable à celle des ensileuses Jaguar du constructeur. Le conducteur dispose de trois gammes de vitesses (0 à 15 km/h, 0 à 30 km/h et 0 à 40 km/h). Le freinage est meilleur et le frein de parking est automatique de série. Concernant les plus grands modèles de Scorpion (746, 756 et 960), un automatisme, en option, rétracte le bras télescopique au moment de la descente. Tandis que le retour automatique du godet est de série sur les machines pourvues d’une transmission Varipower. Dans la cabine, un effort a été fait sur le confort. La climatisation est nouvelle et Claas affirme avoir amélioré l’aération en prévision de travaux par temps chaud. De même, le siège a été modifié et la colonne de direction est inclinable et réglable en hauteur. À noter que, pour faciliter les manœuvres du chargeur, le constructeur a revu le changement de mode de direction des roues. Le nombre de modes reste fixé à quatre – dont les modes « crabe » et « faux crabe » – mais leur paramétrage est simplifié et plus précis.