Cent ans après sa création en 1922 au Grand Palais, sur les Champs-Elysées, 153 000 personnes ont arpenté les allées du Sima du 6 au 10 novembre, à Villepinte, près de Paris. Un résultat éloigné des 230 000 visiteurs de la précédente édition en février 2019. Il y a trois ans, le Sima accueillait 1 800 exposants alors qu’ils étaient à peine plus d’un millier cette année. Les temps changent et pas uniquement en raison d’une longue pandémie. De l’autre côté du Rhin, l’Agritechnica qui fut longtemps le second du Sima, comme Poulidor de Jacques Anquetil, est devenu la première exposition européenne du machinisme agricole avec 446 000 entrées en novembre 2019, date de sa dernière édition. On s’attend à des records lors du prochain rendez-vous en novembre 2023 à Hanovre. Cette position dominante ne serait après tout que justice puisqu’elle est à l’image du poids de l’industrie allemande, à la fois innovatrice sur le plan des techniques et très douée pour le commerce. Mais revenons au Sima. Réduit à quatre halls, avec des paravents ici et là pour masquer les espaces vides, des allées plus larges, des agriculteurs perdus dans les dates – novembre au lieu de février –, des constructeurs ayant limité leur surface de stand, voire choisi de ne pas venir – Same Deutz-Fahr, Kverneland, Ropa, Grimme, Carré – pour ne citer que quelques-uns. En bref, tout cela n’a pas empêché le « Sima de réussir son retour », selon un constructeur au soir de la dernière journée marquée – il fallait aussi ça ! – par une grève des transports publics. En clair, être plus petit n’a pas été un handicap. Les contacts ont été nombreux avant d’être fructueux, pour certains, en termes de commandes de matériels. Les concessionnaires ont répondu présents. Un constructeur de pulvérisateurs bien placé sur un stand de la taille d’un mouchoir de poche n’imaginait pas « faire un aussi bon salon ». Chose inédite au Sima, un « full-liner » important a proposé à ses visiteurs d’essayer ses tracteurs sur un bout de parking à l’entrée d’un hall. Succès total ! Le nouveau positionnement du Sima, en novembre 2024 pour la prochaine édition, marquera-t-il le véritable nouveau départ du salon parisien ? Personne ne le sait. Il serait toutefois inconcevable que, même séduits par les salons régionaux pour leur fréquentation et des raisons financières, les industriels se passent d’un important rendez-vous international de la machine agricole dans un pays d’agriculture comme la France
Semoir : Air d’Opera dans les parcelles
Maschio Gaspardo vise les grandes exploitations agricoles avec un nouveau semoir combiné Opera 600 Isotronic large de 6 m, pourvu d’une trémie pressurisée et compartimentée de 5 100 litres pour l’application simultanée d’une semence et d’un engrais. La machine associe une rangée de pneumatiques, deux sections de disques, une barre de semis à double disque, une herse de recouvrement et des roues de transport faisant office de rouleau. Les différentes parties de l’outil sont indépendantes et se règlent par l’hydraulique. Le semoir peut opérer avec ou sans travail du sol. Doté de doseurs volumétriques à entraînement électrique, l’Opera peut, avec sa communication Isobus, semer en modulant la dose.
Guidage : La bonne ligne
Avant de débuter un chantier, la plateforme Geo-Bird de Valtra et d’Agco, en ligne sur un téléphone, une tablette ou un ordinateur, suggère gratuitement les trois meilleures lignes de guidage après avoir enregistré le contour de la parcelle et la largeur de travail de l’outil attelé. Pour chacune d’entre elles, l’application affiche, entre autres données, le nombre de virages effectués, le taux de tassement par les roues et les gains de temps. L’agriculteur peut, par souci de comparaison avec la proposition de l’application, tracer sa propre ligne de guidage. Celle retenue est téléchargeable sur le terminal du tracteur, quelle que soit sa marque.
Semoir : Entrée en scène du Maestro TX
Le Maestro TX complète la gamme des semoirs monograines de Horsch avec les Maestro 6 TX (6 éléments semeurs) et 7 TX (7 éléments semeurs). Il bénéficie d’un châssis télescopique pour un inter-rang réglable hydrauliquement de 45 à 80 cm (6 TX) et de 37,50 cm à 80 cm (7 TX), faisant varier la largeur de travail de 2,60 m à 4,80 m. Avec un doseur du type Air Speed, un flux d’air pulse les graines et les accompagne jusqu’au sol pour éviter un rebond. Le semoir assure une fertilisation sous la ligne de semis grâce à une cuve à engrais de 1 300 l. En outre, le Maestro reçoit des trémies de 20 l pour micro-granulés sur chaque élément semeur, offrant la possibilité de contrôler l’apport sur chaque rang avec la coupure de section présente de série.
Attelage tracteur : Fin du jeu dans les axes
La société Hydrokit propose un système qui supprime le jeu dans l’attelage grâce à un quatrième point. Le système 4PTH se compose d’un vérin dont une extrémité se fixe sur l’essieu du tracteur et l’autre sur l’outil. Il est actionnable manuellement depuis la cabine pour ajuster l’outil au rang en situation de devers. Par ailleurs, ce système évite des efforts importants sur les bras d’attelage. Ce dispositif a été conçu principalement pour le binage. En option, le 4PTH peut être équipé d’une caméra ou d’une antenne GPS. Dans ce cas, il s’adapte en temps réel au suivi du rang et compense aussi les écarts de volant du tracteur. Médaillé de bronze aux « Awards » du Sima, le 4PTH est commercialisé au prix de 6 500 euros HT environ.
Tracteurs : Cure de jeunesse pour le Xerion
Le Xerion millésimé 2023 (462 à 530 ch) s’offre une sérieuse mise à niveau. Le tracteur le plus puissant de Claas reçoit une nouvelle transmission à variation continue et un circuit hydraulique (en option) débitant jusqu’à 422 l/min, avec six distributeurs à l’arrière et trois à l’avant. Les outils à besoins hydrauliques élevés comme les grands semoirs pneumatiques disposeront du volume d’huile nécessaire. Le constructeur allemand monte une nouvelle plaque de lestage de 1 000 kg pour l’adaptation de masses derrière la cabine. Le lestage total du tracteur pourra atteindre 7 000 kg. Un cadre d’attelage Scharmüller et le terminal Cemis 1200 pour l’auto-guidage, la modulation de dose intra-parcellaire et la documentation des chantiers figurent parmi les nouveautés.