Les vols de drone se multiplient au-dessus de la plateforme de 8 hectares à Curchy. Situé dans la Somme, elle mesure 600 m de long sur 120 m de large, et comprend 6 000 parcelles d’essais. Tout comme à Courtisols (51) les essais de Curchy sont suivis par drone pour estimer la cinétique de plusieurs variables : le taux de couverture, la surface foliaire, la quantité de chlorophylle et la quantité d’azote dans les feuilles. Les quatre séquences de mesures ont débuté en mai et seront réalisées jusqu’au mois de juillet 2018. Elles ont été présentées à la presse le 14 juin dernier.
Ces mesures de la dynamique de la croissance des plantes s’inscrivent dans le vaste programme de phénotypage des 3 000 hybrides créés par le programme Aker. En effet l’approche de ce programme correspond à un changement de paradigme dans le domaine de la recherche et de la sélection betteravière, puisqu’il ne fait plus de la sélection a posteriori, mais a priori. Dans le déroulement du programme, le génotypage (analyse des génomes), passe avant le phénotypage (évaluation des caractères). « Auparavant, on évaluait les plantes au champ et on s’aidait ensuite de la génétique ; à présent, on commence par utiliser la génétique, et on évalue ses résultats a posteriori. Ce qui conduit à faire de la prédiction en travaillant sur des modèles. D’où l’importance de la bio-informatique », explique Bruno Desprez, président du comité de coordination d’Aker.
L’objectif du programme Aker est de diminuer par deux le temps de « réactivité » pour répondre à des objectifs nouveaux, comme l’apparition d’une nouvelle maladie ou à un changement réglementaire, comme l’interdiction des néonicotinoïdes.
F.-X. D.