Après avoir lancé sa marque de cosmétique Last en juin, à partir d’isobutène (lire le BF n°1129 page 20), la start-up dirigée par Marc Delcourt affirme avoir franchi « une étape fondamentale vers la production de biocarburants aériens ». Dans un communiqué daté du 20 octobre, Global Bioénergies annonce avoir mis au point un nouveau procédé permettant d’envisager « un coût de production qui en ferait le meilleur au monde pour la conversion des sucres industriels en biokérosène ». « Jusqu’à présent, les performances semblaient bridées. À l’issue d’une longue étude, nous avons identifié que la production en faible quantité d’un composé spécifique empoisonnait insidieusement la souche bactérienne lors de la phase de production. Nous avons réussi à construire de nouvelles souches quasiment dénuées de ce poison, permettant in fine de débrider les performances du procédé », explique la start-up. Pierre Monsan, pionnier de la biologie industrielle et administrateur de Global Bioénergies, précise : « avec les nouvelles souches, les bénéfices de la fermentation d’un gaz, qui s’extrait spontanément du milieu réactionnel par volatilisation sans s’y accumuler, s’expriment pleinement : le procédé va ainsi pouvoir s’approcher d’un fonctionnement en continu optimal ».
Une certification espérée en 2022
Global Bioénergies espère que l’avis de la task force, composée de constructeurs d’avions et de motoristes, permette d’obtenir la certification des composants pour les vols commerciaux dès 2022. Parmi les solutions visant à réduire les émissions en CO2, « le biokérosène apparaît comme la meilleure pour les prochaines décennies : avec un surcoût limité, qui se réduit en raison de la remontée rapide du cours du pétrole », affirme Marc Delcourt qui précise que le biokérosène sera utilisable dans les avions déjà construits, sans aucune modification des moteurs. La production de ce biokérosène pourrait débuter en 2025.