Le sucre roux se rapproche à nouveau de 13 cts/lb… Il était pourtant rentré dans l’année 2018 au-dessus de 15 cts/lb. Voilà donc une nouvelle baisse de près de 15 % alors qu’il venait de prendre 12 % ! La situation se reproduit depuis octobre 2017, avec un marché qui se cherche et des signaux qui se contredisent. Le dernier en date provient du Brésil, qui a annoncé réfléchir à baisser ses droits de douane qui touchent l’éthanol américain. Les analystes y ont vu l’éventualité d’une révision à la baisse de la parité sucre-éthanol du pays, qui pourrait se traduire par une moindre attractivité de l’éthanol brésilien par rapport au sucre, pour la campagne prochaine. C’est oublier que le programme RénovaBio vise, justement, à augmenter la demande en éthanol du pays – mais qu’il ne devrait voir le jour qu’en 2020. Demande qui, du reste, ne faiblit pas : l’éthanol domestique a déjà pris plus de 40 % en valeur depuis 6 mois !
Mais les spéculateurs voient à nouveau le marché en baisse, amplifient et accompagnent cette baisse. Alors qu’ils étaient quasiment à l’équilibre lors du passage du nouvel an, les voilà à nouveau “net- vendeurs” de presque 5 Mt, pas si loin de leurs positions du début de campagne. Une situation qui semble, pour beaucoup, exagérée : le surplus de la campagne n’est annoncé, par FoLicht, qu’à 3,8 Mt, alors que les deux campagnes précédentes ont accumulé presque 13 Mt de déficit. Le sucre blanc suit le mouvement et s’approche des 360 $/t. Et l’euro retrouve des niveaux historiques face au dollar : nous sommes au-dessus de 1,22 $/€, ce qui n’a jamais été vu depuis 2014. La conversion en euro nous pénalise donc, et le marché mondial peine à atteindre les 300 €/t. Dans ces conditions, impossible pour le marché européen de se reprendre : selon Kingsmann, l’équivalent en prix sortie sucrerie française se maintient autour de 330-340 €/t.