« Vendredi noir pour la betterave sucrière », a déclaré, le 27 avril sur Twitter, la Confédération européenne des planteurs de betteraves (CIBE). Les représentants des Etats membres de l’Union européenne ont en effet décidé, vendredi 27 avril, lors de la réunion du Comité permanent sur les plantes, les animaux, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (Scopaff), d’interdire trois produits de cette famille d’insecticides sur toutes les cultures de plein air, sans exception pour la betterave. Seules, les cultures sous serres sont épargnées.
La majorité qualifiée requise pour cette décision (55 % des Etats membres représentant 65 % de la population totale de l’UE) a donc été atteinte. Seulement quatre pays ont voté contre : le Danemark, la Hongrie, la République tchèque et la Roumanie. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont voté pour l’interdiction. Neuf pays se sont abstenus, dont la Pologne et la Belgique.
Une possible application dès 2019
Proposé par la Commission européenne, le texte concerne trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame), dont elle avait partiellement restreint l’utilisation en décembre 2013. La mise en application de cette décision pourrait intervenir dès les prochains semis de 2019.
« C’est une décision politique mais une aberration scientifique dans le cas de la betterave », a réagi Alexandre Quillet, le président de l’Institut technique de la betterave (ITB). Rappelons que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait reconnu le cas spécifique de la betterave, plante non mellifère, dans un récent rapport, publié le 5 mars.
A.C.