En raison du contexte tendu sur le marché du gaz et des risques de coupure d’approvisionnement en fin de campagne, les sucriers ont avancé l’ouverture des usines d’une semaine environ, en arrachant précocement des surfaces prévues pour la fin de la saison (voir tableau). La sucrerie de Fontaine-le-Dun a ouvert le bal le 7 septembre et l’usine alsacienne d’Erstein sera la dernière à lancer son activité, le 5 octobre. Pour Cristal Union, ce changement de date limite les besoins en gaz naturel des usines sur le premier trimestre 2023, période pendant laquelle des pics de consommation sont attendus. L’objectif est d’éviter tout risque de rupture d’approvisionnement en gaz. Jean-Jacques Mennesson, président du conseil coopératif de Tereos précise : « la consommation annuelle de gaz est incompressible pour une sucrerie et le process industriel ne peut être arrêté temporairement ». Il semblerait que le préfet des Hauts-de-France ait assuré les sucreries de leur bon approvisionnement en gaz. Les sucriers attendent une réponse dans les autres régions.
Diminution de la consommation prévue
Cristal Union prévoit de diminuer sa consommation de gaz de 10 %. Toutes les activités de déshydratation fonctionnant au gaz ont été arrêtées, au bénéfice des seules chaudières biomasse dont le déploiement a été accéléré ces derniers mois. Le groupe prévoit également d’augmenter ses capacités de stockage de produits intermédiaires en cours de campagne (sirops de sucre et alcool brut), dans l’attente de périodes moins tendues au niveau énergétique, à partir du printemps, pour cristalliser le sucre et rectifier ou déshydrater l’alcool brut. De son côté, Tereos prévoit de faire tourner ses usines de déshydratation au minima technique et de favoriser la fabrication et la commercialisation des produits les moins énergivores (produits semi finis et pulpes surpressées).
Selon la CGB, l’avancement du démarrage de la campagne du 13 septembre (en moyenne) au 20 septembre (moyenne sur 5 ans) aurait un impact sur le rendement national de -1 t/ha.