La télévision, les radios, les journaux servent souvent de courroie de transmission aux mouvements animalistes. Leur objectif prioritaire : interdire la chasse à courre. On joue la carte de l’émotion. Des images d’hallali de cerfs défilent en boucle. L’opinion publique en a été ébranlée. Il fallait donc réagir. C’est ce qu’a fait la Société de Vènerie en réalisant une série de petits films didactiques. Il s’agit de présenter des faits, têtus comme chacun sait. Voici les titres de ces vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ou sur Vènerie tv (You tube) : « Les 7 vérités sur la chasse à courre » ; « En direct des équipages » ; « Richard sur terre »* ; « Riposte » ; « Vie des veneurs » .
Mettons-nous dans le fauteuil d’un téléspectateur, à une heure de grande écoute. Que comprend-il après avoir vu les images chocs diffusées par les chaînes nationales ? C’est simple : des gens fortunés, sadiques et immoraux, prennent plaisir à martyriser un animal et à le tuer. Il convient donc de les en empêcher. Comment ne pas souscrire à cette conclusion ?
Seulement voilà : le postulat de départ est faux, tendancieux et provocateur. Les documents vidéo réalisés par la Société de Vènerie rétablissent la vérité. L’un d’entre eux, sur le thème de « qui sont les chasseurs à courre ? », fait état d’une étude sociologique. Sa conclusion : les veneurs appartiennent à toutes les couches de la population, des jeunes, des vieux, des gens aisés, des ouvriers, des cadres, des fonctionnaires, des chefs d’entreprise, en tout 100 000 passionnés, soit la population d’une ville moyenne comme Nancy.
Leur plaisir est-il de « faire souffrir un animal » ? Non. Leur plaisir est de voir leurs chiens qui – sauf erreur, sont des animaux – démêler les ruses du cerf, du chevreuil, du lièvre ou du sanglier. Les chiens chassent naturellement. Comme le loup. Ce grand carnassier dévore le faon sans provoquer d’émotion particulière. « Il le fait pour se nourrir », dira-t-on. C’est vrai. Mais les 30 000 chiens de meute ont besoin, eux, de chasser deux fois par semaine. C’est leur raison de vivre. Les clouer au chenil serait particulièrement cruel et les rendraient malheureux. Les partisans de la cause animale devraient donc se réjouir de les voir dehors.
Le stress qui sauve
Dans une autre vidéo, on s’attarde à expliquer « le stress » de l’animal poursuivi. À en croire les opposants, ce stress serait « insupportable ». Ils montrent ainsi qu’ils ne connaissent rien à la nature en général et à la faune, en particulier.
Observons un merle en train de chercher des vers sur une pelouse. Pour un coup de bec donné dans l’herbe, voyez-le sautiller et tourner la tête dans tous les sens. Il est stressé. En fait, il passe beaucoup plus de temps à anticiper une attaque qu’à se nourrir. Le stress est son moyen de défense. Tous les animaux sauvages sont sur le qui-vive. Voyez la manière dont l’écureuil s’esquive, comme le lapin saute au terrier, comme le chevreuil bondit. La nature n’est ni un monastère ni une convention végane. La mort rôde. Le renard étrangle le poulet, l’autour casse la nuque du lapin, le loup étripe la brebis, la corneille éventre le caneton. Tout cela s’inscrit dans un ordre séculaire et naturel. Si les proies échappent souvent au prédateur, c’est qu’elles sont en perpétuel état de stress. Le lièvre, le chevreuil, le cerf, le sanglier qui se savent poursuivis par des chiens vont décupler leur énergie. Ils échapperont ainsi à la meute trois fois sur quatre.
Dans les vidéos de la Société de Vènerie, le mouvement antispéciste est brièvement abordé. Comment discuter avec des gens qui veulent « préparer des repas végétaliens pour les lions », « l’extinction progressive de cette espèce par stérilisation » ou encore « modifier leur génome pour que (les fauves) n’aient plus envie de tuer » ?
Néant
La chasse à courre fait-elle peser des menaces sur les espèces poursuivies ? Absolument pas. En trente ans, les populations de cerf ont été multipliées par cinq, celles de chevreuil par trois et celles de sangliers par huit. Dans ce contexte, les prélèvements sont dérisoires : 4 000 animaux par an.
Cette forme de chasse est pratiquée par toutes les classes sociales : elle reproduit exactement les mécanismes naturels, elle favorise la cause animale en entretenant 30 000 chiens et 7 000 chevaux, elle ne détruit aucune espèce, elle anime les grands espaces et soude dans la convivialité des personnes venues de tous les horizons. Que reste-t-il dans le dossier de l’accusation ? À peu près autant que dans celui de l’affaire Pilarski, cette jeune femme dévorée par son chien de combat. On a beaucoup stigmatisé la meute de l’équipage local. Mensonges, encore et toujours.
Ne reste qu’une propagande destinée à jeter l’opprobre sur des milliers de concitoyens au motif qu’ils aiment les chevaux, les chiens et la vie au grand air. Laissez-les vivre !
* C’est le nom d’un animateur qui a choisi ce pseudo pour proposer des émissions favorables à la ruralité.