« La récolte s’annonce catastrophique » alerte l’union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). L’année 2022 serait même la plus mauvaise récolte enregistrée depuis 2000, selon le syndicat des « patatiers ». Les prélèvements réalisés en plein champs pour estimer le rendement laisse présager le pire : le rendement moyen chuterait d’au moins -20% par rapport à la moyenne des vingt dernières années, soit 1,5 million de tonnes perdues (40 000 ha ramené en surface). En non-irrigué, ce chiffre pourrait même descendre à -30% et certaines parcelles décrocheraient de -50%.
La température et le manque d’eau en cause
Pourtant la campagne avait bien commencé explique l’UNPT. Les conditions de plantation et météorologiques printanières laissaient présager une bonne campagne. Mais les chaleurs extrêmes corrélées à une forte sècheresse ont littéralement stoppé le développement des tubercules. « Ni les précipitations, ni la douceur des températures à venir ne pourront maintenant inverser cette tendance », prévient le syndicat spécialisé de la FNSEA.
L’UNPT sonne l’alerte
Face aux pertes économiques qui se profilent (200 millions d’euros selon les premières estimations), l’UNPT appelle à « la mobilisation générale de tous les acteurs économiques de la filière (industrie, négociants, distribution) et des pouvoirs publics ». Elle demande :
– une revalorisation des prix payés aux producteurs,
– une meilleur répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution,
– l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs,
– l’amorce rapide d’une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’aide d’Etat exceptionnel.
L’UNPT sollicite une réunion d’urgence auprès du Ministre de l’Agriculture afin d’apporter des réponses à cette crise.