Le glyphosate tel qu’on le connaît aujourd’hui devrait être interdit en France dans 3 ans, selon le souhait d’Emmanuel Macron. Pourtant, Phyteurop espère que son nouvel herbicide “Buggy Greenline” pourra échapper à cette interdiction. « Il devrait y avoir des dérogations », insiste Philippe Hamelin, le directeur général de Phyteurop. Depuis près d’un an, le groupe, racheté en septembre 2017 par Sofagri (propriété de 25 coopératives dont InVivo, Seveal et Axereal et une vingtaine de coopératives), commercialise un nouveau concept d’herbicide, breveté et qualifié officieusement de glyphosate “vert”. Lancé en 2017, “Buggy Greenline” a été mis au point en collaboration avec le centre de recherche ARD, basé à Pomacle (Marne). Dix ans de travaux et 1 M€ d’investissement au total ont été nécessaires pour son développement et passer les différentes phases de tests et autorisations de mise sur le marché.
Des extraits de betteraves et de céréales
Son principe ? Composé de glyphosate comme matière active, Buggy Greenline utilise des adjuvants biosourcés, baptisés “Appyclean”, issus d’extraits de betteraves et céréales, pour permettre l’absorption de la substance par la plante. « Cela permet d’augmenter l’efficacité des formulations et d’améliorer la pénétration du glyphosate. Leur origine 100 % végétale leur procure une biodégradabilité totale », a expliqué Boris Estrine, responsable de l’équipe de recherches Wheatoleo à l’ARD. Selon Phytoeurop, cette technologie permet de réduire jusqu’à 30 % les doses de glyphosate utilisées sur certaines adventices. Aujourd’hui, Buggy Greenline pèse déjà 5 % du marché du glyphosate en France, selon Philippe Hamelin. L’objectif est d’arriver à 20 % d’ici 2019-2020. Entre-temps, Phyteurop espère décrocher des autorisations de mise sur le marché dans d’autres pays européens et promet d’utiliser ces adjuvants biosourcés dans d’autres herbicides et des fongicides pour les grandes cultures et la vigne.
Adrien Cahuzac