Les inconditionnels du semis direct, en mode pur et dur (pas un centimètre carré de la parcelle n’est touché avant de l’ensemencer) ou opportuniste (passage léger d’un outil en préambule selon les circonstances), peuvent se fier à des machines comme le NX M de Monosem. Sur le marché du semoir estampillé « semis direct », il a succédé en 2015 au NX 2 et continue de répondre aux caractéristiques de la catégorie. Un poids conséquent pour pénétrer un sol non préparé, des disques à l’angle d’attaque limité, une terre bougée le moins possible. « À vide, l’élément semeur pèse 220 kg auxquels il faut ajouter un châssis lourd. Ses poutres carrées en acier, lestables si besoin, ont une section de sept pouces ou 17,78 cm », détaille Nicolas Levillain, formateur technique et commercial chez Monosem. « Dans ces conditions, le semoir est stable et pénètre dans le sol à une profondeur régulière ». Le châssis du NX M peut être porté (4 rangs fixes, 6 rangs télescopiques ou 8 rangs repliables) ou traîné (6, 8 ou 12 rangs), les parties latérales se rabattant vers l’avant, manuellement sur le 6 rangs, mais avec une hydraulique sur les 8 et 12 rangs. La machine se distingue par un parallélogramme plus court, comparé à celui d’un NG Plus. « Cela réduit le porte-à-faux à l’arrière et limite la puissance à la traction. En plus, chaque parallélogramme est équipé d’un double ressort réglable pour accroître la pression de terrage », précise Nicolas Levillain. Monosem dote le semoir d’équipements typiquement « semis direct », à l’image du combiné chasse-débris rotatif et coutre circulaire monté, de série, sur la machine. Le coutre fendille le sol, crée de la terre fine par un travail vertical, tandis que le chasse-débris en étoile, qui l’encadre, évacue les résidus végétaux. Voire, le coutre peut être un disque lisse, auquel cas il tranche la végétation. Il évitera, par exemple, à de la semence d’être prise dans de la paille pliée. Il existe aussi en forme ondulée, plutôt pour créer de la terre fine dans un sol léger. Bien sûr, « il est envisageable de remplacer le coutre par une dent si l’on doit chasser des pierres et travailler sur des sols secs et argileux », ajoute Nicolas Levillain. Le NX M opère avec des écartements entre les rangs de 70, 75 et 80 cm pour semer sur un chaume ou sur un couvert végétal du maïs, du tournesol, du soja, voire du colza. Sa distribution est pneumatique et son entraînement est mécanique ou électrique.
Le 3P de Great Plains
Great Plains, venu comme son nom le laisse supposer des grandes plaines du centre des États-Unis, est aussi bien placé pour parler de semis direct. Le constructeur, né dans le Kansas avant d’être racheté par Kubota en 2016, s’est taillé une réputation avec un semoir, disponible en 3 mètres et rien d’autre, à la distribution mécanique et au nom un peu mystérieux : 3P 1006 NT. La machine répond aux préceptes du « low disturbance » (dérangement minimum, en français) et à ses corollaires : une terre peu remuée par l’élément semeur, la préservation de la propreté du lit de semences et une levée réduite des adventices concurrentes de la culture à mettre en place. « Le semoir est équipé d’un disque ouvreur gaufré qui se présente vertical dans le sol pour en ressortir horizontal, de façon à dégager les débris végétaux de la ligne de semis », souligne Victor Souchet, chef de produits chez Kverneland, dont le catalogue accueille plusieurs matériels de Great Plains. Les coutres sont préchargés à 204 kg pour garantir une pénétration efficace. Parmi les équipements, trois trémies sont disponibles, multipliant les configurations possibles. La principale (705 litres) est positionnée à l’avant du semoir, la seconde (352 l, en option) peut servir pour de la semence, de l’engrais ou des herbes indigènes, la troisième (en option également) se trouve à l’arrière. L’espacement entre les rangs est de 19 cm et le semoir (2 200 kg) reste un outil porté qu’il est possible de lester avec des porte-masses.
Témoignage de Nicolas Vadez, Agriculteur à Allemanche (Marne)
Cultivant 210 ha de céréales, betteraves, pommes terre, lin et luzerne, Nicolas Vadez pratique le semis direct depuis deux ans. Il a appliqué cette technique avec un semoir Easy Drill de Sky qui lui sert toujours pour ses couverts végétaux, le ray grass et les pois. Cette année, il a opté pour une fraise rotative Badalini de 6 rangs. Associée à un NG 4 Plus de Monosem, elle lui permet de semer en direct, et en mode strip-till, ses betteraves sous un couvert multi-espèces et son maïs sous une orge d’hiver. « L’outil comprend une dent ouvreuse et un élément rotatif qui travaillent à une profondeur de 15 cm sur 15 à 20 cm de largeur. L’effet est un mulchage du profil. En fait, l’absence de minéralisation que je craignais pour la betterave ne s’est pas produite. Mes terres sont séchantes, avec des craies sableuses. Mais la structure n’a pas été tassée. Le bilan est positif », se félicite-t-il à l’issue de sa première campagne avec ce matériel d’un constructeur italien, découvert sur Internet puis, dans une parcelle de courges, en Belgique.