Depuis un an, les prix de l’azote ont triplé et de jour en jour les risques de pénurie en France se précisent. Aujourd’hui, le surcoût pour l’agriculture française pourrait atteindre 4 milliards d’euros. Dans un communiqué daté du 21 octobre, Eric Thirouin président de l’AGPB (blé), Daniel Peyraube président de l’AGPM (maïs), Franck Sander président de la CGB (betteraves) et Arnaud Rousseau président de la FOP (oléoprotéagineux) s’alarment pour « notre capacité à fertiliser » les cultures » et réclament « une levée immédiate et temporaire des barrières tarifaires à l’importation des engrais azotés pour sécuriser notre capacité d’approvisionnement ». Ils demandent aussi que soient décidées de toute urgence des « mesures d’accompagnement face à ce surcoût pour des milliers d’exploitations ».
La hausse des prix des engrais azotés est liée à celle du gaz, qui est la matière première de base de leur fabrication. Cette hausse pour l’agriculteur est encore amplifiée par l’existence d’un droit à l’importation ad valorem, c’est-à-dire fonction de son prix (6,5%), ainsi que des taxes antidumping. L’Europe et plus encore la France, dont la dépendance aux importations est élevée, ont vu les prix augmenter dans des proportions sans commune mesure par rapport au reste du monde.
Les agriculteurs sont d’autant plus inquiets qu’ils rencontrent actuellement des difficultés à s’approvisionner en engrais en prévision du printemps prochain.
Cette situation vient se greffer à une forte hausse de l’ensemble des engrais (phosphate, potasse), du gaz utilisé pour sécher la récolte de maïs qui débute ou encore des carburants nécessaires au travail agricole. L’impact économique pourrait dépasser 40 000 € sur la campagne pour une exploitation moyenne de grandes cultures.