La crise sanitaire de la Covid-19 complique pour la deuxième année consécutive la campagne de commercialisation des pommes de terre. Les consommateurs ont modifié leurs habitudes alimentaires, alors que la production française battait tous les records l’été dernier : 6,75 millions de tonnes (Mt) (+ 3,4 % sur un ; + 15,3 % sur 5 ans) selon l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT).

Mais les ventes de pommes de terre ont augmenté de 9,8 % en un an, d’après le panel Kantar (1) repris par le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT). Et l’ensemble des circuits de distribution et des profils de magasin ont connu une accélération des quantités achetées par les ménages au cours de cette période. Toutefois, ces ventes ont baissé de 7,4 % en valeur.

« Les adaptations telles que les ventes à emporter, les services de livraison, et les marchés de substitution opérés par certains fournisseurs, comme les ventes sur des marchés locaux et la valorisation de certaines gammes en grande et moyenne surface, ne compensent qu’une petite partie de l’impact économique lié à la fermeture des restaurants », souligne le CNIPT.

Forte baisse des exportations en valeur

La crise sanitaire impose à chaque entreprise de réfléchir à ses débouchés potentiels pour s’adapter à l’évolution de la demande. « Celles qui étaient assises principalement sur le food service regardent vers le retail, et vice versa », affirme l’UNPT. À la fin de l’automne, l’organisation soulignait que « l’industrie de la transformation travaillait de 80 à 90 % de sa capacité normale en raison de la fermeture de la restauration hors domicile dans toute l’Europe ».

À l’export, les échanges commerciaux pâtissent aussi des impacts économiques de la crise sanitaire. Depuis le mois d’août, 879 000 tonnes de pommes de terre ont été exportées, soit 2 % de moins que l’an passé. Mais en valeur, les ventes (184 millions d’euros) ont diminué de 22 % par rapport à l’année dernière (234 M€). Réciproquement, seules 122 000 t de pommes de terre ont été importées (- 32 % sur un an). En six mois de campagne, l’excédent commercial de 201 M€ en 2020 est dorénavant de 164 M€.

Toutefois, les exportations ont fortement augmenté vers la Belgique (242 000 t, +21 %) et vers l’Espagne (309 000 t ; +9 %), les deux principaux pays clients de la France.

(1) Du 10 août au 24 janvier 2021