Comme tous ses collègues du Calvados, Patrick Dechaufour n’a pas cultivé de betteraves en 2020, suite à la fermeture de la sucrerie de Cagny.
Comment vous êtes-vous adapté ?
Remplacer la betterave dans la rotation n’a pas été facile. J’ai cultivé du colza et de la féverole, mais je suis confronté à des ravageurs, car les solutions techniques sont en train de disparaître. Certains agriculteurs cherchent à faire des pommes de terre, du lin ou du soja, mais il n’y a pas aujourd’hui une culture qui se détache vraiment pour remplacer la betterave.
Quand on cultive des betteraves, il arrive d’être découragé par les prix ou les rendements. On se dit parfois : ras-le-bol, je vais faire autre chose. Mais quand on n’en a plus, on se rend compte que c’est compliqué. Supprimer une culture dans la rotation a toujours des conséquences agronomiques et économiques à moyen terme.
Que dites-vous aux betteraviers qui ont eu de très mauvais résultats ?
Il ne faut pas penser que c’est mieux sans betterave. La betterave est au creux de la vague, mais si l’on regarde sur les 10 dernières années, elle reste une culture intéressante. Et il y a des perspectives pour les 10 prochaines années. Après cette crise, la filière trouvera des solutions techniques et des perspectives de marché. Il faut bien réfléchir avant de prendre des décisions. Si vous arrêtez la betterave, il y aura des conséquences à long terme. Quand une filière tombe, elle ne se reconstruit pas.