Alors que la France va soumettre son Plan Stratégique National (PSN) dans quelques jours à la Commission Européenne, le Cerafel (fruits et légumes), AOP Porcs et Poplait, dénoncent un abandon des programmes opérationnels, au profit d’aides directes.
Alors que l’Europe encourage l’organisation des producteurs (OP), la France la freine, selon les trois associations de producteurs du Grand Ouest, Cerafel, Poplait, AOP Porcs, qui représentent 3 milliards de litres de lait par an, 500 000 tonnes de légumes et de fruits, 11,5 millions de porcs charcutiers.
Aujourd’hui à la veille de l’envoi du PSN pour la PAC, ces organisations de producteurs tirent la sonnette d’alarme. « C’est en effet l’avenir agricole français qui va être impacté pour les 5 ans à venir, face aux autres pays d’Europe qui bien sûr défendent chacun leur intérêt, et pensent l’agriculture en termes de marché et de compétitivité », expliquent les trois OP dans un communiqué daté du 24 juin.
Depuis 2008, dans toutes ses réformes de la PAC, le message envoyé par l’Europe est celui de la nécessité d’une organisation économique des producteurs. Les organisations de producteurs sont en effet les seules structures au sein desquelles les producteurs peuvent prévoir les saisons à venir, gérer les volumes et les modes de mise en marché, planifier les quantités et les qualités en fonction de la demande du marché, des attentes sociétales… sans tomber sous le coup de l’entente.
Les trois associations rappellent que le système d’OP renforce le pouvoir de négociation des producteurs dans le cadre de la PAC. Les programmes opérationnels reposent sur une logique d’investissement en compétitivité, qualité, et mesures environnementales : l’agriculteur met 1 euro, l’UE complète d’1 euro.
Or selon les trois OP, la place de ces programmes opérationnels est réduite au symbole (0,5 % du PSN total alors qu’elle pourrait être de 3 %). Et de conclure : « La France veut-elle vraiment renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs face aux industriels et aux distributeurs ? »