Après les rendements assez corrects de 2019 (7 t/ha de paille en moyenne), le climat de 2020 a diminué la récolte en quantité et en qualité autour de 5 t/ha. « Cette année, 11 % des surfaces n’ont pas été récoltées », selon l’enquête de Cipalin réalisée en septembre 2020.
Volumes en baisse
Meilleurs en Normandie que dans les Hauts-de-France, les rendements du lin ont été mis à mal par la climatologie de 2020. Sécheresse et chaleur ont limité le rendement à 4,3 t/ha en Picardie, avec des lins courts et hétérogènes. En Normandie, les résultats 2020 sont moins décevants avec une moyenne de 5,3 t/ha selon le Cipalin. Aujourd’hui, les agriculteurs en demandent encore, car un lin fibre de bonne qualité peut rapporter jusqu’à 5 000 euros/ha et plus, mais l’an dernier, les prix se sont assagis, crise de la Covid-19 oblige. De plus, les exportations vers les pays d’Orient qui traitent la fibre ont été freinées par les phases de confinement. « Cette crise impacte les revenus des liniculteurs », annonçait Bertrand Gomart, président de l’Association générale des producteurs de lin (AGPL) au milieu de l’année 2020. Le marché du lin a pourtant de bonnes chances de se redresser. Car cette fibre bio-sourcée marque une percée auprès des grands couturiers et des marques écoresponsables, qui devrait se poursuivre en 2021 et 2022.
Tester le lin d’hiver
Cultivé sur un cycle de 100 jours, le lin de printemps se montre très sensible aux à-coups de la météo. En réponse aux phases de sec qui pénalisent la culture, un plan de relance a été lancé pour rechercher des variétés plus résilientes au climat. Le lin d’hiver est aussi testé en Picardie et en Normandie. « Il a l’intérêt de pouvoir être semé dans des sols plus superficiels que ceux nécessaires pour le lin de printemps. De plus, il s’adapte très bien aux Techniques culturales simplifiées (TCS) », estiment les spécialistes d’Arvalis. Le choix variétal est plus restreint que pour le lin de printemps et la fenêtre de semis reste étroite. Car il faut que la plante ait pu s’endurcir avant l’arrivée des premiers gels. En retour, la récolte de lin d’hiver précède de 2 ou 3 semaines celle du lin de printemps, ce qui permettrait de mieux étaler les récoltes.
– en sol riche : Eden, Aretha
– en sol à risque de verse: Aretha, Daurea, Evasion, Lisette
– en sol moyen : Aramis, Arkea, Avian, Bolchoï, Elïxir, Evea, Malika, Novea
– en sol peu poussant : Damara, Vivea, WPB Celeste, WPB Felice, WPB Paulin
Les nouvelles variétés inscrites en 2020 sont Ramona et WPB 10W 054-03.