Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le prochain numéro du Betteravier français (n°1122), à paraître le 19 janvier 2021.
Quelles sont les premières décisions prises depuis votre élection le 18 décembre ?
Nous mettons en place deux grands chantiers : une réforme de la gouvernance et un retour à la profitabilité. La gouvernance doit exprimer notre statut de coopérative. Ce n’était pas le cas jusqu’à présent. Cela a provoqué un fossé entre les coopérateurs et leur coopérative d’une part et le conseil de surveillance et les élus en région d’autre part.
Notre nouvelle organisation va se décliner aussi au niveau des commissions, des comités et des filiales. Les filiales doivent être sources de revenus pour les coopérateurs. Il est donc normal qu’il y ait une présence d’élus dans nos activités de diversification, comme au Brésil, en Chine et sur l’amidon. Désormais, le conseil de surveillance devra s’appuyer sur les conseils de région pour fonctionner. Auparavant, l’information était uniquement descendante. Il faut que le flux soit à double sens entre les élus de terrain et le conseil de surveillance.
Comment allez-vous faire pour retrouver la rentabilité ?
Tereos s’appuie sur trois piliers stratégiques, le sucre en France, l’amidon et les activités de canne à sucre au Brésil. Nous devons faire en sorte de retrouver une profitabilité et que la dette ne soit plus une inquiétude. Certaines activités au sein de ces trois piliers sont périphériques. Nous devons nous poser la question de leur intérêt pour l’entreprise et pour les coopérateurs. Quand on a des foyers de perte importants dans une entreprise endettée, il faut essayer de les régler au plus vite. Perdre 20 à 25 millions d’euros par an sur une activité, comme au Mozambique, n’est pas durable. Cela représente un euro la tonne de betterave perdu pour les planteurs. Au Brésil, la situation opérationnelle s’est améliorée et doit se poursuivre, même si l’endettement est élevé. Tereos est une belle entreprise. Il faut qu’elle retrouve la profitabilité qu’elle mérite. Nous souhaitons que les coopérateurs soient à nouveau fiers de leur coopérative.
Le retour à la rentabilité peut-il entraîner des fermetures d’usines en France ?
Il n’y a aucune fermeture envisagée en France, ni de rapprochement avec un autre groupe, comme l’intention nous a été prêtée avant notre arrivée. Les directeurs d’usines et les collaborateurs sont prêts à relever le défi de la profitabilité et poursuivre les efforts déjà engagés. Il faut que les coopérateurs aient bien conscience qu’il faut saturer les usines pour écraser les charges fixes. Il faut donc suffisamment de betteraves en 2021. Nous allons laisser à chaque président de région le soin de convaincre les planteurs pour semer autant qu’en 2020.
Allez-vous présenter un plan stratégique prochainement ? Que contiendra-t-il ?
Nous venons de lancer un audit pour donner des lignes d’avenir à Tereos. Il y aura trois volets : financier, industriel et commercial. À la suite de çà, nous nous poserons la question de savoir quelle est la meilleure voie pour les coopérateurs demain et assurer la pérennité et l’intégrité de la coopérative et assurer dans le temps le revenu des coopérateurs.
Le groupe Tereos est un outil collectif que l’on a reçu des générations précédentes et que l’on doit transmettre aux suivantes. Notre devoir est qu’il soit le plus compétitif possible au profit des exploitations agricoles. Nous devrions avoir les résultats de cet audit fin mars. Un compte rendu sera fait aux élus à la fois du conseil de surveillance et des conseils de région. À la suite de cela, il y aura un plan stratégique qui sera dévoilé, mais il est trop tôt pour en parler tant que l’audit n’est pas terminé.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le prochain numéro du Betteravier français (n°1122), à paraître le 19 janvier 2021.