Face au refus des trois planteurs « frondeurs » de remettre leur démission, le groupe Tereos avait décidé de faire appel à la justice. L’ensemble des membres du conseil de surveillance était donc assigné, jeudi 17 décembre en fin d’après-midi, devant le tribunal de Senlis (Oise). Il devait se prononcer sur la suspension ou non du mandat des trois membres du conseil Xavier Laude, Jérôme Hary et Gérard Clay.
Les soutiens des trois « frondeurs », qui préfèrent se faire appeler « les rénovateurs » selon l’un d’eux, s’étaient déplacés à Senlis. Ils rappellent que l’élection du tiers des membres du conseil de surveillance a eu lieu le 30 novembre, après la décision du tribunal le 26. Parmi eux, Xavier Laude et Jérôme Hary qui étaient déjà membres du conseil de surveillance ont été réélus, et Gérard Clay a été élu en tant que « candidat libre ». « Les coopérateurs ont voté en connaissance de cause, puisque Tereos a largement fait savoir que les trois élus avaient été condamnés pour un euro symbolique et non pour inéligibilité », explique l’un d’eux.
Plusieurs dizaines de planteurs s’étaient déplacés à Senlis. « Les conseillers de la région Picardie Ouest souhaitent apporter leur soutien moral à nos trois collègues dans un esprit de calme, de dignité et de sérénité. Nous voulons rappeler que dans les coopératives, c’est aux planteurs de décider, ce n’est pas le directoire ni les salariés, même si nous comprenons leurs inquiétudes », déclare Olivier Grard, conseiller de région Picardie Ouest (usine de Chevrières).
« Aux salariés, je leur dis que leurs inquiétudes ne sont pas fondées, ajoute Alexis Patria, lui aussi conseiller de la région Picardie Ouest. Je pense que la meilleure voie pour sortir de cette impasse est de suivre le verdict des urnes ».
Le président de la région Picardie Ouest, Grégoire Langlois-Meurinne, conclut : « Gérard Clay, Xavier Laude et Jérôme Harry ont toute leur place dans le conseil de surveillance. Je suis satisfait qu’un tribunal nous permette d’apporter une réponse juridique à ce problème. Je souhaite que les paysans se rassemblent pour sortir de ce conflit par le haut ».
La décision du tribunal devrait intervenir vendredi 18 décembre en fin d’après-midi. Le conseil de surveillance pourrait alors se tenir dans la foulée pour tenter d’élire son président.