Depuis le début de la campagne, les estimations de rendement n’ont cessé d’être réajustées à la baisse chaque semaine : 75 t/ha, puis 70 t/ha, 65 t/ha… Et maintenant l’on parle d’une fourchette comprise entre 62 et 64 t/ha à 16°S, ce qui représente une baisse entre -26 et -30 % par rapport à une moyenne cinq ans de 87,4 t/ha à 16°S. La richesse moyenne est de 17,1°S.
La récolte est attendue sous les 27 millions de tonnes de betteraves, en baisse de 30 % par rapport à la moyenne cinq ans. La France n’avait pas connu une production inférieure à 30 Mt depuis la fin des années quatre-vingt.
Les usines du sud de Paris ont arrêté la transformation des betteraves avant le 1er décembre ! La durée moyenne de campagne ressort à 94 jours (contre 118 jours l’année dernière). Elle va de 45 jours pour la sucrerie de Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne) à 125 jours pour celle d’Attin (Pas-de-Calais). Les arrachages se sont terminés dans des conditions relativement bonnes, avec une tare terre cumulée qui ressort à 10,7 %.
Peu de régions ont échappé à la jaunisse, et les résultats sont très hétérogènes : ils vont de 30 t/ha en Seine-et-Marne à 84 t/ha à en Seine-Maritime. « La sucrerie de Fontaine-le-Dun (Seine-Maritime) est la seule à atteindre la moyenne nationale cinq ans, mais elle est 10 % en dessous de sa propre moyenne », souligne Jean-Louis Striebig, responsable du département technique de la CGB.
Même les champs qui n’étaient pas jaunes semblent avoir été touchés par le virus. « Dans le nord-ouest, les conditions de semis étaient bonnes, le climat aussi et finalement le rendement atteint la moyenne 5 ans, sauf qu’il aurait pu être plus élevé. Il y a presque 20 tonnes d’écart entre les estimations et le rendement réel. On aurait pu avoir une année extraordinaire dans cette région-là », estime Pierre Rayé, directeur général de la CGB.
En revanche, dans le sud de Paris, les rendements étaient parfois tellement faibles que des agriculteurs se sont posé la question d’arracher ou non leurs betteraves !