Les pois d’hiver ont mieux encaissé les à-coups climatiques que les pois de printemps, plus touchés par la sécheresse de mars-avril. Les résultats restent pourtant inégaux, avec des rendements entre 45‐60 quintaux dans les sols profonds du Grand-Est et des Hauts‐de‐France. Ils tombent à un niveau plus bas – entre 25 à 45 quintaux – dans les sols plus superficiels allant de Bourgogne‐Franche‐Comté à la Lorraine. Un peu partout, les variétés récentes confirment leur bon potentiel. Dans les essais du réseau Terres Inovia, leur performance se situe à une moyenne de 60 q/ha en 2020, soit 2 quintaux de moins qu’en 2019.
Furious et Frosen en tête
Cette année, onze variétés de pois d’hiver ont été jaugées dans le réseau d’évaluation post-inscription Terres Inovia, en collaboration avec le Geves et ses partenaires. Furious et Frosen se classent toujours dans le top en rendement et en qualité, avec un poids de mille grains (PMG) plus élevé que la moyenne. Les variétés à graine verte Flokon et Aviron conservent des rendements régulièrement au-dessus de la moyenne, avec une teneur médiane en protéines. Les pois Faste et Balltrap restent, eux aussi, proches de la productivité moyenne en 2020, avec un PMG réduit. En revanche, Fresnel et Jagger marquent un recul. Parmi les nouveautés, Lapony fait mieux qu’en 2019, contrairement à Escrime. Mais, globalement, leurs rendements sur deux ans se situent dans la moyenne. Quant à Frizz, il obtient un résultat décevant en productivité pour sa première année dans le réseau avec, néanmoins, un PMG élevé.
Ne pas négliger la résistance au froid
Le critère de résistance au gel garde toute son importance, compte tenu des forts écarts de température que peut générer le changement climatique. En 2020, les deux épisodes de gel, fin mars, associés à de fortes amplitudes thermiques et à un vent froid dans le Nord-Est, ont parfois pu venir à bout de la tolérance des pois d’hiver, après un début mars relativement doux. Certaines parcelles ont subi une destruction de leurs principales ramifications. Si ce phénomène est ensuite compensé par les ramifications secondaires, il ne permet pas toujours de récupérer le potentiel de rendement. Plusieurs régions sont plus sensibles à ce phénomène : la Haute‐Marne, l’Aube et les plateaux de Bourgogne. Actuellement, les variétés affichant la meilleure endurance sont Lapony, Fresnel et Balltrap. Toutes trois, au même niveau, sont assez proches d’Isard, la plus résistante. Les récentes Frizz et Flokon se montrent assez tolérantes au froid, davantage que Faste, Frosen, Furious, Escrime, Jagger et Aviron.
Les recommandations de semis évoluent
La possibilité de diminuer les densités de semis a été étudiée en 2020 pour les variétés de pois d’hiver. Cette étude s’est appuyée sur un réseau d’essais multilocal dans différents types de sols sur quatre ans. Le but était d’évaluer l’intérêt économique d’une densité allégée, en intégrant les rendements, le prix de vente du pois et le coût des semences. Ces travaux ont fait évoluer les recommandations, à savoir une diminution de 10 graines/m² au semis pour les sols de limon. En revanche, la densité préconisée demeure inchangée pour les sols argilo-calcaires superficiels caillouteux.