Filiale de Cristal-Union, Sidésup a débuté il y a 25 ans son activité de déshydratation de luzerne bio à Engenville (Loiret). C’est la seule unité dans ce secteur, travaillant avec 300 producteurs dans le Loiret, l’Eure-et-Loir, la Seine-et-Marne, le sud des Yvelines et l’Essonne. « Nous avons doublé notre niveau de production depuis trois ans pour arriver à près de 5 000 hectares aujourd’hui. Il s’agit de luzerne bio à 90 % », relève Jean-Marie Belières, directeur des opérations de Sidesup.
Excellente tête de rotation
La production de luzerne bio a connu un essor important dans la région ces dernières années, en lien avec le développement des exploitations bios. Bien que l’année 2021 ait été particulièrement compliquée, avec une coupe en moins due aux pluies, et des rendements d’à peine 8 t/ha, en année normale, les potentiels se situent habituellement autour de 10-11 t/ha. Dans une enquête auprès de céréaliers, Biocentre a relevé un rendement moyen de 11,2 t/ha en moyenne sur 3 années en région Centre. « La luzerne est une culture assez technique à implanter et à maintenir en bon état de propreté. Moyennant quoi, elle fournit une très bonne tête de rotation », fait observer Jean-Marie Belières. Une bonne moitié des luzernes du secteur de Sidésup sont implantées au printemps sous couvert d’orge et l’autre moitié en semis d’été derrière une céréale. Selon les données de Luzerne de France, la marge nette en « bio » reste très intéressante avec un rendement proche du conventionnel, alors que les prix sont quant à eux sensiblement supérieurs.
Compte tenu d’une demande soutenue pour la luzerne « bio », Sidésup envisage de passer de 32 000 t à 40 000 t déshydratées en 2022. Une troisième ligne de séchage en cours d’installation va permettre de traiter potentiellement plus de 50 000 t de cette légumineuse à partir de la mi-2022. Aujourd’hui, plus de 10 % des luzernes déshydratées en France sont certifiées « bios » et les surfaces ne cessent de progresser. En 2021, les volumes s’établissent à 78 500 tonnes pour le bio. Ils marquent une hausse continue depuis 2010, face à la demande soutenue des éleveurs et des fabricants d’aliments, qui étaient jusque-là contraints d’importer principalement d’Italie.