Fin septembre, le marché à terme du sucre a été marqué par de nouvelles positions largement à l’achat des spéculateurs (valeur nette au-dessus de 7,2 Mt), à la veille des changements de termes. Le premier terme du sucre roux, désormais mars 2021, dépasse les 13,50 cts/lb, et le premier terme de sucre blanc, décembre 2020, dépasse 375 US$/t.

Ces valeurs n’avaient pas été vues depuis mars dernier, mais appellent néanmoins à la prudence : il faudra maintenant attendre leur confirmation dans les semaines à venir, d’autant que la monnaie brésilienne reste en souffrance. Mais la parution du dernier bilan de F.O.Licht, le 28 septembre, montre également que des fondamentaux pourraient être à l’œuvre. L’analyste estime un déficit sur 2019-2020 à – 5,6 Mt, et autour de -1,7 Mt en 2020-2021, ce qui conduirait les stocks mondiaux, en fin de campagne 2020-2021, autour de 39 % de la consommation mondiale, un niveau très bas.

Du côté européen, vu les rendements betteraviers, on s’oriente bien vers un déficit d’environ 1,6 à 1,7 Mt de sucre. Et, finalement, les exportations françaises de sucre vers pays tiers devraient se réduire à peau de chagrin.

Du coup, mathématiquement, le poids relatif de la reprise du marché de l’éthanol sur les betteraves françaises s’en trouve augmenté. Il faut dire qu’en dépassant les 80 €/hl sur le spot, le marché présente des niveaux historiques…

Avec les nouveaux équilibres à l’œuvre pour la future campagne 2020-2021 (marché européen au-dessus de 380 €/t sortie usine, marché mondial autour de 350 €/t sortie usine, et hypothèse sur un éthanol au-dessus de 70 €/hl), les betteraves arrachées actuellement pourraient bien être valorisées au-dessus des 25,50 €/t à 16°, hors rémunération à attendre au titre de la pulpe – dont le marché, en tension, affiche également des signes de reprise.

Un bon chasseur sait chasser avec son chien
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