« Nous avons passé la barre de 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 », observe Arnaud Degoulet, président d’Agrial, qui insiste sur la solidité de ce modèle coopératif déployé sur 19 départements, de la Normandie au Poitou. La progression se base sur la hausse des cours mondiaux et sur un redémarrage de la restauration hors foyer l’an dernier. Avec une base de 12 000 coopérateurs, Agrial continuer à jouer sur la complémentarité. Sa branche laitière, qui pèse 2,5 millards d’euros, reste toujours dynamique. La récolte céréalière 2021, bien que mouvementée, s’est montrée très satisfaisante avec 1,8 Mt. « Nous avons diversifié notre politique commerciale pour devenir plus visibles sur le marché céréalier. Et 2021 a permis une grosse récolte de 300 000 tonnes de maïs », ajoute Arnaud Degoulet. Pour les légumes, 2021 s’avère moins faste que les très bonnes campagnes 2019 et 2020, du fait de la pandémie, du Brexit et des conditions climatiques. Agrial a néanmoins investi dans une nouvelle station carotte moderne à Saint-Georges-de-Gréhaigne (35). Les autres branches, viande et boisson, représentent des chiffres d’affaires de 500 et 360 ME.
Plan climat 2035
« Je suis convaincu que la gestion du carbone va devenir essentielle pour notre activité » annonce Ludovic Spiers, Directeur général d’Agrial. « L’année 2021 a ainsi permis d’élaborer le Plan Climat 2035, qui sera la clé de voûte de notre développement pour les années à venir et que nous présenterons lors de notre prochaine assemblée générale ». Agrial commercialise déjà sa nouvelle gamme « Nutrition Bas Carbone » composée de 45 aliments pour l’élevage, qui représente environ 90 000 tonnes. Ses ingrédients ont été sélectionnés et formulés afin de réduire d’au moins 5 % l’empreinte carbone de l’aliment lui-même, tout en assurant la même qualité sans surcoût pour les éleveurs. L’autre enjeu pour les unités de transformation d’Agrial repose sur le contrôle de la dépense énergétique, qui a déjà été réduite de plus de 6 % en quelques années.
Un campagne sécurisée
« Notre production en 2022 est sécurisée, étant couverts pour les stocks d’engrais, de façon à fournir tous nos adhérents engagés », commente Arnaud Degoulet, plutôt confiant pour l’année à venir. Agrial n’étant présent ni Ukraine ni en Russie, le conflit ne met pas directement en cause son activité internationale. « Nous restons très européens dans notre développement. Je pense qu’il faut tenir notre cap de 50% des ventes à l’international, contre 25% actuellement, en utilisant notre matière première agricole ». Avec la reprise de l’inflation, la hausse prévisible des prix alimentaires et le spectre d’un manque de céréales sur le marché mondial, le discours reste pourtant prudent. « Les flux vont être modifiés de façon sensible pour les engrais et les céréales », conclut Arnaud Degoulet « et nous avons beaucoup d’interrogations pour 2023 ».