Après huit années de travaux, un grand colloque a permis de faire le bilan du programme de génomique Aker, le 18 septembre dernier. Ce programme constitue une véritable rupture scientifique avec la mise au point d’un matériel génétique nouveau disponible pour créer les futures variétés de betteraves.

Le pari scientifique d’Aker reposait sur l’idée d’un élargissement de la diversité génétique disponible pour la sélection de la betterave sucrière, rendu possible par les techniques de biologie moléculaire et les technologies de phénotypage à haut débit, depuis la graine et la plantule jusqu’à la racine, en passant par le développement des plantes au champ.

Lancé en 2012 dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) et bénéficiant de la dynamique du Grand Emprunt, ce programme de recherche au long cours avait pour ambition de doubler le rythme de croissance annuelle du rendement en sucre par hectare de la betterave. Le pari sera-t-il tenu ? On le saura quand les sélectionneurs déposeront les nouveaux hybrides à l’inscription au Comité technique permanent de la sélection (CTPS) en 2022.

Aujourd’hui, le sélectionneur Florimond Desprez, qui est le seul partenaire semencier de ce programme, dispose d’un réservoir immense de fragments de chromosomes exotiques dans du matériel élite, directement utilisables. Les sélectionneurs vont donc pouvoir facilement puiser dedans pour répondre à tous les nouveaux défis de la filière, comme le stress hydrique ou la jaunisse.

La table ronde du 18 septembre animée par François-Xavier Duquenne, rédacteur en chef du Betteravier français se propose d’étudier la vision prospective permise par le programme Aker.

Les quatre intervenants sont :

• Bruno Ferreira, directeur général de la DGAL (Direction générale de l’alimentation), ministère de l’Agriculture),

• Mark Stevens, président du Scientific Advisory Committee de l’IIRB (Institut international de recherches betteravières),

• Jean-Philippe Garnot, président de l’AIBS (Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre),

• François Desprez, président de Florimond Desprez et président du GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et plants).