L’ITB a déterminé, par des expérimentations rigoureuses pour chaque bioagresseur, des valeurs seuils appelées « seuils d’intervention » en dessous desquels il n’est pas nécessaire de traiter car le bioagresseur est sans grandes conséquences sur le rendement. Les produits autorisés – et leurs conditions d’emploi pour chaque bioagresseur – sont à consulter dans le tableau ci-dessous.

Lutte contre les pégomyies

Seuil d’intervention : avant couverture du sol, intervenir avec des pyréthrinoïdes dès le seuil de 10 % de plantes avec galeries atteint, s’il y a présence d’asticots dans certaines galeries et de nombreuses plantes portant des œufs (la génération n’est pas terminée). Après couverture, le seuil passe à 50 % de plantes avec galeries.

Lutte contre les noctuelles défoliatrices

Seuil d’intervention : la lutte chimique se fera entre les mois de juin et d’août, si 50 % des plantes portent des traces de morsures et si des déjections ou des chenilles sont visibles dans la parcelle. La deuxième génération est beaucoup moins nuisible.

Lutte contre les teignes

Seuil d’intervention : avant le 15 août, dès que 10 % des plantes portent une chenille, et que de fortes chaleurs sont attendues, une pulvérisation insecticide doit être appliquée avec deux passages à dix jours d’intervalle. La pulvérisation est à effectuer le soir sur un feuillage fané avec 300 litres d’eau.

Vous trouverez, ci-dessous, les insecticides à utiliser en traitement en végétation.

Faut-il sacraliser l’animal ?
©ITB

Lixus juncii est le charançon de la betterave. Il migre progressivement vers le nord de la France avec, en 2019, de nouvelles parcelles touchées en régions Centre, Île-de-France et Champagne-Yonne. La femelle adulte pond ses œufs dans les pétioles de la betterave et c’est la larve qui provoque des galeries dans la racine. Une fois la ponte réalisée, il est impossible de lutter contre la larve. Il faut donc empêcher la ponte des adultes qui arrivent par les bords du champ. Le premier levier de contrôle est agronomique avec l’entretien régulier des bordures de parcelles. Si des adultes sont observés dans la parcelle, un insecticide doit être réalisé dès le premier pic de vol.

Seuil d’intervention : dès l’observation des adultes ou des premières piqûres dans les pétioles. Les observations sont à faire sur les bordures de parcelles.

Doses /ha :

• Decis Expert 0,05 l/ha

• Karaté Zeon 0,05 l/ha

Au regard de la biologie du ravageur ciblé (durées de vol et de ponte étalées dans le temps), un contrôle total des populations ne peut être garanti avec ces traitements insecticides. Des études sont en cours et se poursuivront en 2020 avec toute la filière afin de trouver des produits plus efficaces contre ce ravageur et de mieux positionner les traitements.

Faut-il sacraliser l’animal ?
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Les pucerons verts

1. La surveillance des pucerons verts continue

Il est toujours nécessaire de surveiller ses parcelles contre les pucerons verts. Le seuil d’intervention est de 10 % de betteraves colonisées par au moins un aptère vert, soit une plante touchée sur dix dénombrées.

L’ITB conseille pour 2020 les produits suivants :

• Teppeki (flonicamide), une seule application à 0,14 kg/ha.

• Movento (spirotétramat) – sous AMM dérogatoire jusqu’au 23 juillet 2020 – à 0,45l/ha. Deux applications de deux feuilles à couverture (BBCH 12 à 39).

2. Premiers résultats des aphicides sur pucerons verts en 2020

L’ITB a mis en place des essais contre les pucerons verts en avril 2020. Les premiers résultats des essais aphicides 2020 nous montrent l’efficacité des produits Teppeki et Movento. Les pucerons continuent d’augmenter dans le témoin non traité tandis qu’ils diminuent avec les deux produits aphicides.

Un comptage de pucerons a été réalisé avant traitement et un autre sept jours après. Les graphiques présentent l’évolution du nombre de pucerons entre les deux dates exprimée en pourcentage du comptage initial au sein de chaque modalité. Les traitements ont été appliqués au stade 2 feuilles naissantes à 2 feuilles vraies.

Il est préférable d’appliquer l’insecticide le matin, en l’absence de vent et dans un volume d’eau suffisant (120 à 150 litres), tout en respectant les conditions d’emploi.

3. Les pucerons sont-ils porteurs de la jaunisse ?

L’ITB s’est équipé d’un appareil pour faire des analyses sérologiques afin de vérifier le statut virulifère des pucerons et compléter les comptages effectués par les observateurs sur betteraves. Deux sérums sont utilisés : un sérum pour BYV, le virus de la jaunisse grave, et un même sérum pour les virus de la jaunisse modérée BMYV et BChV. Les pucerons sont actuellement stockés pour réaliser les analyses a posteriori, compte tenu de la crise sanitaire.

Faut-il sacraliser l’animal ?
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CE QU’IL FAUT RETENIR

Dans tous les cas, observer ses parcelles avant toute décision de traitement.

Ne traiter que si le  seuil d’intervention  est atteint dans la parcelle.

Utiliser les produits à pleine dose.