Les symptômes de la jaunisse sont toujours aussi présents dans les zones betteravières, explique l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) dans une note technique publiée le 21 août. Le gradient d’infestation reste toujours le même, avec au sud de la zone betteravière plus de 80 % des surfaces infectées, contre environ 15 % au nord.
L’impact sur le rendement est majoritairement lié à la prédominance du virus BYV, la forme grave de la jaunisse présente sur tout le territoire, contrairement à 2019 où elle était beaucoup moins développée et surtout localisée dans quelques régions. Les pertes de rendement estimées se situent toujours autour de 40 % dans les zones les plus touchées.
Dans la région Centre, les attaques du virus combinées avec la sécheresse entraînent des pertes pouvant dépasser les 50 %.
Un champ de betteraves situé à Puiseaux (Loiret), suivi par l’ITB dans le cadre du bulletin de santé du végétal (photo), illustre ce phénomène. « Cette parcelle est non irriguée et a reçu à peine 10 mm durant l’été. Nos prélèvements donnent un rendement compris entre 25 et 30 t/ha avec des richesses allant de 18,5 à 20°S. Depuis le mois de juillet, les betteraves ne grossissent plus. Dans les parcelles irriguées, les apports d’eau n’ont rien apporté. Dans une année normale, la betterave prend 15 à 20 tonnes en 15 jours et cette année elle progresse seulement de 7 à 10 tonnes à cause de la jaunisse qui bloque la photosynthèse », explique Hughes Bergamini, responsable de l’expérimentation pour l’ITB Centre-Val de Loire.
L’estimation du rendement national réalisé par l’ITB début juillet passe en dessous des 80 t/ha à 16 °S, soit une baisse de 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années (88 t/ha). Mais depuis, la sécheresse est passée par là et les rendements pourraient encore baisser. L’ITB donnera ses nouvelles prévisions début septembre.
La baisse de la production nationale de sucre pourrait être comprise entre 580 000 et 840 000 tonnes pour 2020.