Connu pour ses rouleaux, le constructeur danois He-Va sait aussi fabriquer des déchaumeurs à disques bien balancés. On a vu apparaître en 2019 en France un Disc Roller Contour plutôt engageant, qui incorpore chaume et résidus de culture jusqu’à 125 mm dans le sol, ou prépare une terre labourée avant un semis. Le tout consolidé grâce à une tonne de poids appliquée sur chaque mètre de l’outil (7,7 t pour un 7,75 m de largeur de travail, nécessitant 240 ch à la traction, selon les données constructeur). « C’est d’abord un déchaumeur à disques pour opérer en surface », explique Jean-Michel Chenillot, d’AgriDis, distributeur de la marque danoise. Avec deux rangées de disques crantés de 510 mm de diamètre et 4 mm d’épaisseur, la machine est équipée d’un réglage de l’angle des disques pour passer d’un traitement de surface à un plus profond. En fait, l’agressivité des disques et la profondeur de travail sont synchronisées. Près de la surface, le système commande l’application d’une pression verticale (déplacement de toute la surface du sol). Les disques (sabres et concaves) soulèvent le sol au lieu de le pousser vers l’extérieur (moins d’étalement). À l’inverse, pour une incorporation ou un mélange de résidus de récolte, l’angle des disques devient plus agressif et la profondeur dans le sol augmente. He-Va propose six rouleaux différents pour rappuyer le sol et décline le Disc Roller Contour en modèles portés (de 2,25 m à 6,25 m de largeur de travail) et semi-portés (de 2,25 m à 7,75 m).
Pro et Farmer
Quand il est question d’outils à disques, difficile d’oublier les Qualidisc de Kverneland, dans le paysage depuis plusieurs années. D’abord le Pro, apparu le premier, puis le Farmer, construits dans l’usine du groupe aux Landes-Genusson, en Vendée. La différence principale entre les deux réside dans la taille des disques de forme conique : 520 mm de diamètre et 5 mm d’épaisseur pour le Farmer, 600 mm par 6 mm pour le Pro. « Le Farmer peut travailler à une profondeur maximale de 10 cm, tandis que le Pro descend jusqu’à 15 cm », détaille Jérémy Anfray, chef produits « sol » chez Kverneland. Le Pro se montre aussi bon destructeur de couverts végétaux. Chaque disque indépendant bénéficie d’une sécurité avec un boudin élastomère, la bride de celui-ci étant pourvue d’un estampillage qui maintient l’angle du bras. Le Pro a droit, pour compenser l’usure, à un réglage du recroisement entre ses deux rangées de disques. À l’arrière de l’outil, le constructeur peut installer, si besoin, un double rouleau en U qui travaille sol sur sol. Le U se remplit de terre et s’alourdit, évitant de créer un lissage. Au bout du compte, le rouleau émiette et nivelle mieux. Kverneland propose le Pro dans les largeurs de travail de 2,50 m à 7 m, et de 2 m à 6 m pour le Farmer.
Terradisc
Chez Pöttinger, la famille des Terradisc compte depuis la dernière saison un 8001 T et un 10001 T (8 et 10 m de largeur de travail), conçus pour déchaumer de grandes parcelles sans musarder. Le constructeur autrichien annonce des débits de chantier de l’ordre de 18 ha en une heure à un horizon de travail de 5 à 15 cm. Deux bras porte-disques sont soudés sur une même bride, remède à un pianotage latéral, chaque disque disposant de son propre bras forgé. Les organes qui travaillent sont sans entretien, grâce à une sécurité élastomère et à des paliers lubrifiés à vie. Pöttinger met à disposition plusieurs types rouleaux pour le rappui (cage, profilé, profilé caoutchouc, tandem). Enfin, concernant leur pilotage, les Terradisc sont formatés Isobus. La totalité des fonctions est commandée dans la cabine du tracteur, du repliage de l’outil à la régulation en continu de sa profondeur de travail. Une correction de la ligne de traction est même possible.
Cédric Courtois, agriculteur dans le Ternois (Pas-de-Calais) sur 215 ha de céréales, colza, pois de conserve, lin et pommes de terre, utilise un déchaumeur Disc-Roller d’He-Va de 6 m depuis trois campagnes. Il lui sert pour un premier déchaumage superficiel, suivi d’un second un peu plus profond, ainsi que pour détruire des engrais verts (avoine-vesce) et ouvrir la terre des cultures de printemps (lin et pois de conserve). « J’ai été attiré par son aspect costaud, explique-t-il. Il est facile à tirer derrière mon Fendt 828 Vario de 280 ch. À 15 km/h, il passe partout alors que je cultive toutes sortes de terres. Ses réglages sont simples, comparés à ce que j’ai pu expérimenter par le passé, et entendu chez des agriculteurs qui, comme moi, travaillent avec un outil à disques. J’ai pris une option qui me permet, en bout de champ, de tourner sur le rouleau. La machine se replace dans la position et à la profondeur où elle se trouvait avant le virage. J’apprécie aussi la bavette en caoutchouc située derrière la seconde rangée de disques. La terre est propulsée contre elle par les disques et rappuyée par le rouleau qui suit. Seul petit défaut de l’outil, concède Cédric Courtois, il sautille un quand je reste en surface, à 5 cm. »
