Depuis plusieurs semaines, la CGB alerte le gouvernement, les préfets et les élus sur la situation catastrophique que connaît le secteur betteravier avec la propagation du virus de la jaunisse.
En Seine-et-Marne, le président d’Agridemain Guillaume Lefort a reçu sur son exploitation le nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, le 14 juillet. Les représentants de la CGB Ile-de-France et le président de l’interprofession AIBS Jean-Philippe Garnot ont pu lui expliquer en détails la crise que connaît la filière. Dans l’Aube, le président du syndicat betteravier CGB, Alain Carré et son directeur Benoît Yot ont pu sensibiliser le député Grégory Besson-Moreau le 18 juillet sur la situation. En Seine-Maritime, c’est une rencontre avec le préfet de région, Pierre-André Durand, qui a eu lieu le 21 juillet à Saint-Ouen-du-Breuil, avec les représentants de la CGB Normandie et de la FNSEA 76. Enfin, un rendez-vous au sommet a eu lieu le 20 juillet à Matignon entre le cabinet du Premier ministre Jean Castex et Franck Sander, le président de la CGB, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, Samuel Vandaele, le président de JA, Jean-Philippe Garnot, le président de l’AIBS ainsi qu’Alexandre Quillet, le président de l’ITB.
Pour un retour à l’enrobage des semences
En attendant que des solutions viables puissent voir le jour d’ici cinq ans pour combattre la jaunisse, la CGB demande un retour à la protection des betteraves par l’enrobage de semences, une indemnisation pour les betteraviers les plus touchés en 2020 et un soutien à la recherche génétique.
Parallèlement, les syndicats betteraviers se mobilisent sur le terrain et sur les réseaux sociaux en lançant une campagne de communication sous le hashtag « #LaBetteraveEnPéril », pour demander au gouvernement que des solutions soient trouvées au plus vite. Une soixantaine de panneaux ont été déployés dans les champs de betteraves et aux abords d’axes routiers stratégiques pour quadriller la France betteravière.
Vers le plus faible rendement depuis 15 ans
D’ores et déjà, les dégâts du virus de la jaunisse s’annoncent considérables pour la filière. Les prélèvements réalisés par l’ITB montrent une perte de poids de racine de 30 % entre betteraves saines et malades. La CGB s’attend à un rendement moyen français inférieur à 80 t/ha à 16 °S, soit le niveau le plus faible depuis quinze ans. Cette prévision pourrait se dégrader encore au fur et à mesure que la campagne avance. « Selon l’évolution de la maladie, cette moyenne pourrait passer à moins de 75 tonnes. Sur cette base, la production pourrait diminuer de 460 000 à 800 000 tonnes équivalents sucre », évoque la note technique de l’AIBS datée du 10 juillet.