À la suite d’une suggestion de la chambre d’agriculture de l’Oise, l’Union de coopératives de l’arrondissement de Clermont (Ucac) a proposé, fin 2018, d’accompagner ses adhérents dans des projets méthanisation. Cinquante-quatre agriculteurs ont décidé de partir dans cette aventure. Ils se sont répartis en quatre groupes, de sept à dix-huit participants, de sorte à couvrir l’intégralité du territoire de la coopérative isarienne. Afin d’anticiper la diminution du prix du rachat du biométhane, chaque groupe a créé une SAS (société par actions simplifiées) et déposé un projet de méthanisation. L’Ucac est actionnaire au même titre que les agriculteurs dans chacune de ces SAS. Celles-ci fonctionnent avec leurs règles propres, mais elles adhéreront toutes à la filiale, AC’Energy Green, au capital de 50 000 €, et détenue à 100 % par la coopérative dès leur mise en exploitation. La coopérative conservera 51 % des parts lors de l’entrée de ces SAS au capital.

7 à 11 millions d’euros d’investissement par projet

« Cette filiale se chargera des appels d’offres pour la construction, suivra les travaux et dirigera le personnel », explique Stéphane Gillet, ancien responsable d’exploitation de l’Ucac. Des emplois devraient être créés. « Nous prévoyons l’embauche d’un responsable d’exploitation, un responsable technique, une assistance administrative et onze opérateurs de méthanisation (deux par site, un pour le week-end et deux remplaçants) », détaille-t-il. Les agriculteurs apportent des capitaux, de 80 à 150 000 € par exploitation, et s’engagent sur l’approvisionnement de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) pour environ 10 % à 20 % de leur surface pour quinze ans. Le seigle sécurise les apports ainsi qu’un stock tampon d’une année, constitué avant le démarrage de la production de biogaz. Les méthaniseurs transformeront d’autres ressources territoriales, comme les déchets des cantines ou encore le fumier équin. L’investissement par méthaniseur varie de 7 à 11 millions d’euros avec un retour sur investissement prévu de sept à huit ans. Quatre terrains de 4 ou 5 hectares ont été affectés aux projets, avec des zones d’approvisionnement de matière de 10 à 15 km de rayon. « L’idée est d’emmener le maximum d’adhérents sur le territoire, afin que chacun bénéficie de la valeur ajoutée dégagée par ses projets, y compris les jeunes agriculteurs pour qui des solutions de financement seront trouvées », résume Stéphane Gillet.

Actuellement en demande d’autorisation administrative, la production de biogaz devrait débuter dès 2022. Des demandes de subvention avec l’Ademe sont également en cours pour le premier projet.