Manuel Gavelle a témoigné au Salon de l’agriculture de son action pour séparer et recycler les déchets plastiques. Il cultive 4 hectares de betteraves dans l’objectif de fournir des pulpes à son élevage de 120 vaches Holstein. Autonome en fourrage, le Gaec récolte aussi de la luzerne et de l’herbe, qui nécessitent un enrubannage. « Chaque année, je recycle 40 mètres cubes de filets plastiques, emballages et ficelles. De plus, tous les bidons de produits de traitement, soit près de 3 000 litres par an, sont apportés sur le site de notre coopérative, qui fait des groupages. C’est un travail quotidien : on range, on plie, on enroule les ficelles, on évite que du plastique traîne sur l’exploitation. C’est pourquoi nous avons placé plusieurs points de recyclage dans la ferme. »
Adivalor recycle depuis vingt ans
Manuel Gavelle fait partie des 300 000 agriculteurs participant au recyclage, piloté par Adivalor, structure issue d’une initiative collective regroupant agriculteurs, distributeurs et industriels. Vingt ans après le lancement d’Adivalor en 2001, le secteur agricole collecte 80 000 tonnes d’emballages agricoles usagés chaque année. Une réussite exemplaire : « Ces plastiques sont recyclés à près de 90 %, ce qui représente plus de 60 000 tonnes d’émission de CO2 évitées » souligne Rémi Haquin, président d’Adivalor.
Pour assurer sa mission, la filière rassemble 7 000 dépôts et sites de collecte, en partenariat avec plus de 110 entreprises de la collecte-recyclage.
Si l’agriculture ne consomme que 2 % du total des plastiques utilisé en France, il reste encore des efforts pour augmenter le taux de recyclage de certains produits, en particulier les films de paillage. « Nous avons repris le dossier des plastiques souillés que les recycleurs rechignent à utiliser. Une unité de traitement spécifique Cleanflex devrait voir le jour en 2021 près de Montpellier. Elle recyclera près de 10 000 tonnes », affirme Pierre de Lépinau, directeur d’Adivalor. Un autre projet est prévu pour le recyclage des big bags à l’horizon 2022. « Il y a encore du travail à faire pour recycler tous les petits éléments utilisés en élevage, tels que les seringues et les emballages d’hygiène », estime de son côté Manuel Gavelle. Chez Adivalor, un autre défi est lancé : augmenter le taux d’utilisation des plastiques agricoles recyclés de 25 % dans les cinq prochaines années.