Après des semis de colza et céréales difficiles, le report sur un maïs fait partie des alternatives. « Les variétés précoces sont de plus en plus productives », indiquent les spécialistes de l’AGPM. Même sur des terres à potentiel faible ou moyen, à risque élevé de stress hydrique, le maïs grain peut trouver sa place. C’est le pari du projet Sem’Expert Dry développé par le semencier Pioneer depuis huit ans. L’expérience, partie du Sud-Ouest, diffuse maintenant dans les régions plus au nord. « Récolter un maïs très précoce, avec un grain à faible taux d’humidité, est une solution parmi d’autres pour sécuriser la marge. De plus, dans les rotations courtes, le maïs grain permet une rupture en cassant le cycle des maladies et parasites liés aux cultures d’hiver », résume Sébastien Moureau, chef de produits chez Pioneer.
Itinéraire bien fléché
Dans cette approche, il faut appliquer plusieurs règles. Un hybride qui s’implante rapidement doit d’abord être choisi avec un très bon profil racinaire. Son grain doit permettre une dessiccation rapide, qui diminue les frais liés au séchage. Peu de variétés possèdent ce profil idéal. En région Nord, la seule conseillée dans la gamme Pioneer est P8521. Ce maïs Sem’Expert Dry suit un itinéraire bien fléché, avec semis début avril en conditions favorables pour obtenir une floraison précoce. Le choix de la densité est primordial. Il se fixe entre 65 000 et 90 000 pieds/ha selon la parcelle. Si le sol est superficiel et le potentiel faible, il faut avant tout éviter la surdensité. « En 2019, le bon choix de densité a été un facteur essentiel de réussite », estime Sébastien Moureau. Dans les régions Nord et Nord-Est, la récolte se cale entre fin septembre et mi-octobre, en visant un grain entre 25 % et 30 % d’humidité, afin de limiter les frais de séchage. « Si cet itinéraire est bien respecté, il permet d’économiser en moyenne 50 euros de séchage et de limiter le risque mycotoxines », ajoute-t-il.
Rentabilité pluriannuelle
Quel résultat économique en attendre ? Dans les terres à faible potentiel, l’objectif de rendement fixé reste réaliste, entre 55 et 60 q/ha. Pour une parcelle à faible potentiel, la marge se situe entre 400 et 500 €/ha en année un peu difficile. Les bonnes années, on peut espérer mieux. En 2018, la marge a atteint 700 €/ha et plus. Si l’on veut réussir cette stratégie d’esquive du stress avec du maïs très précoce, l’AGPM indique qu’il est impératif de disposer d’une réserve utile de plus de 100 mm. Au bilan du Sem’Expert Dry s’ajoutent des bénéfices agronomiques sur la rotation. « La demande pour ce type de maïs augmente, observe Sébastien Moureau, en particulier dans les terres superficielles du Nord-Est, à faible réserve utile en eau. »