Pour la deuxième année consécutive, Cristal Union est resté dans le rouge durant son exercice 2019-2020 clos au 31 janvier 2020. Le groupe présidé par Olivier de Bohan a vu son chiffre d’affaires reculer légèrement à 1,594 milliard d’euros, contre 1,696 milliard un an plus tôt. Le résultat net est resté négatif, bien qu’en amélioration, à – 89 millions d’euros, contre – 99 millions d’euros en 2019-2020. « Comme prévu, notre perte est moins élevée que l’an passé. Notre résultat s’est fortement amélioré sur les quatre derniers mois de notre exercice clos au 31 janvier », a expliqué Alain Commissaire, le directeur général du groupe, dans une interview à paraître le 23 juin dans Le Betteravier français.
61 millions de pertes liées au plan de restructuration
L’Ebitda a connu une sensible progression sur un an, passant de 10 millions d’euros à 63 millions sur l’exercice 2019-2020. Le résultat opérationnel est lui repassé dans le vert, à 1 million d’euros sur l’exercice clos au 31 janvier 2020, contre – 73 millions d’euros sur 2018-2019. « Contrairement à d’autres sucriers qui ont clôturé leurs comptes plus tard, nous avons moins bénéficié qu’eux du redressement des cours », a ajouté Alain Commissaire (Voir les résultats 2019 du groupe Tereos clos au 31 mars) Une autre raison du résultat net encore sensiblement dans le rouge en 2019 est le coût du plan de restructuration lancé durant le printemps 2019. Ce plan a conduit aux fermetures des sucreries de Bourdon (Puy-de-Dôme), Toury (Eure-et-Loir) et le site de conditionnement d’Erstein (Bas-Rhin). Cela a occasionné une perte de 61 millions d’euros explique le groupe, pour accompagner le personnel et les planteurs et engager la revitalisation des sites. « Sans cela, nous aurions affiché une perte de seulement 28 millions d’euros », a précisé Alain Commissaire.
Pour le nouvel exercice débuté au 1er février, Cristal Union espère renouer avec les bénéfices. « Nous estimons que notre Ebitda devrait se situer entre 150 et 200 millions d’euros, contre 63 millions pour 2019-2020 », a estimé le directeur général, si les cours européens du sucre restent à des niveaux proches de 400 euros/t. Le coronavirus ne devrait pas ou peu avoir d’effets sur les comptes du groupe. « Grâce à notre agilité industrielle, nous avons pu réorienter notre production vers de l’alcool éthylique surfin haut de gamme, pour répondre à la demande. Nous sommes devenus le leader de la production d’alcool en Europe, ce qui a compensé notre perte de chiffre d’affaires en bioéthanol », a assuré Alain Commissaire.