« Les coopératives ont tenu bon mais elles ont souffert », a lancé Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, alors qu’il faisait le premier bilan économique de la crise du coronavirus, le 4 juin dernier.
Les coopératives « ont subi une perte moyenne de 28 % de chiffre d’affaires sur la période de mars à mai avec des écarts importants », selon une enquête auprès de 318 adhérents de La Coopération agricole. Pour 27 % des sondées, la perte est estimée à plus de 50 % et pour 5 % d’entre elles, la perte est estimée à plus de 80 %. Pour 72 % des répondants, la crise engendrera des surcoûts qui représentent, en moyenne, 0,70 % du chiffre d’affaires. Un chiffre qui peut paraître à première vue faible, mais qu’il faut rapprocher du ratio Résultat d’Exploitation/CA de 1,28 % en 2018. Autant dire que ces surcoûts vont obérer dans une grande majorité des cas, la capacité des coopératives à dégager un résultat positif pour 2020.
La Coopération agricole présentera donc un plan de relance dans les prochaines semaines au ministre de l’Agriculture ainsi qu’au ministre de l’Économie et la ministre du Travail. Il s’articule autour de quatre axes :
- Renforcer un modèle agroalimentaire compétitif sur tous les marchés ;
- Utiliser les atouts du modèle coopératif pour renforcer la structuration des filières et accélérer la transition agroécologique ;
- Financer la décarbonisation et les transitions agroécologiques ;
- Promouvoir le « produire en France » pour une alimentaire saine et durable, accessible à l’ensemble des consommateurs européens et au service du développement des territoires.
Ce plan comporte une trentaine de mesures, parmi lesquelles un renforcement des fonds propres des coopératives, « pour faire face aux difficultés qu’a engendrées la crise et faire face à l’importance des investissements qu’elles ont à conduire », notamment dans la transition agroécologique. Pour ce volet, Dominique Chargé a évoqué la recherche sur la robotisation ou les biotechnologies.
Le président de La Coopération agricole a enfin souligné la résilience du modèle coopératif, qui a permis de ne pas avoir de rupture dans la chaîne alimentaire et dans l’approvisionnement des exploitations.
F.-X. D.