Sous forme associative, la « Ferme Digitale » regroupe 80 sociétés de pointe sur l’AgTech au service de l’agriculture, dans plusieurs directions : biocontrôle, agro-météo, robotique, crédits carbone, alimentation. Plusieurs starts-up présentes au Salon de l’agriculture, sont orientées vers les besoins des grandes cultures.
Crédits Carbone
Le marché du crédit carbone est sans doute celui qui attire le plus grand nombre de starts-up. La société Rize a été créée en 2020 pour accompagner les agriculteurs dans la réduction d’émissions, avec un service complet. Elle propose un outil en ligne pour estimer le potentiel carbone d’une exploitation. Ensuite, Rize certifie le projet avec le label bas carbone et s’occupe de la vente des crédits. « Nous regroupons déjà 300 agriculteurs, dont 100 ont déjà obtenu le label », souligne Etienne Variot, l’un des fondateurs de Rize. D’autres start-up étaient présentes sur les enjeux de décarbonation et d’agro-écologie : Soil capital, MyEasyFarm, Icosystème, avec des profils différents. Le belge Soil Capital a bâti un programme de rémunération certifiée, déjà ouvert à mille producteurs de grandes culture, en 2021. MyEasyFarm est une plateforme collaborative qui stocke pour l’exploitation les données collectées par les matériels et des satellites. Icosystème apporte une formation en ligne et sur le terrain, pour mettre en place une transition agro-écologique.
Météo connectée
La prédiction météo reste un domaine sensible, surtout dans un contexte d’instabilité climatique. Weenat a regroupé, dans une seule interface, tous les données agro-météo accessibles, en permettant à l’utilisateur de rester connecté en permanence. Son innovation passe par une gamme de 8 capteurs de mesure en temps réel. L’agriculteur peut accéder à une solution spatialisée qui combine plusieurs sources de données avec une précision au km2. Des modèles prédictifs sont intégrés à l’interface. Par exemple, Weefrost permet d’obtenir une prévision de gel à la parcelle sur 4 jours et Weedrig peut prédire l’eau disponible dans le sol d’une parcelle à J+7.
Innovations anti-ravageurs Agriodor
Start-up de 15 personnes, Agriodor utilise des méthodes biologiques à base de subtances odorantes pour détourner les ravageurs des cultures. Un système de piégeage des bruches de la fèverole, du pois et de la lentille vient d’être mis au point. Un bouquet d’odeurs sert d’attractif aux insectes qui sont ensuite pris à l’intérieur d’un piège. Cette solution de biocontrôle permet de diviser par deux ou par trois le taux de grains bruchés. Elle va être développée en 2022 par le réseau De Sangosse. Le laboratoire de recherche Agriodor reste dédié à la recherche et dépose d’autres brevets, en particulier pour modifier le comportement des pucerons sur la betterave. « Le système d’odeurs agit comme répulsif et permet de détourner les pucerons de la culture pendant la période sensible », explique Ene Leppik d’Agriodor. Cette méthode pourrait être au point d’ici deux ou trois ans.
Transparence alimentaire
Face aux demandes de consommateurs sur les marques et les origines de leurs aliments, une réponse digitale est apportée par Connecting Food. Ce système établit une traçabilité sans faille sur les aliments en bout de chaîne, avec un QR code que chacun peut lire avec n’importe quel téléphone mobile. Ce système ne concerne pas que les marques alimentaires, puisque 3 200 agriculteurs sont déjà référencés sur la plateforme de Connecting Food, qui trace les matières premières et les ingrédients, depuis la ferme jusqu’au produit final.
Digifermes testeurs des applis de demain
Boigneville et d’autres fermes expérimentales s’impliquent aussi dans le digital. Le réseau digifermes piloté par l’Acta compte quatre sites au service des grandes cultures, situées dans la Somme, la Meuse, le Loiret et l’Eure-et-Loir. Chacune a mis son expertise au service des entreprises du digital et de la robotique pour tester de nouvelles solutions. Ce réseau a déjà permis d’évaluer des stations météo connectées et leur intégration à des Outils d’aide à la décision (OAD). Le maillage des digifermes se complète : trois sites ont rejoint le réseau en métropole cette année.