Le choix des couverts d’interculture doit dépendre du contexte agronomique et des caractéristiques recherchées. Il est primordial de tenir compte des exigences des espèces pour réussir leur mise en place, et s’assurer qu’elles répondent aux objectifs qui leur sont attribués : restitution d’azote pour la culture suivante, développement rapide pour limiter la levée et la croissance d’adventices etc.

Choisir un couvert adapté à sa rotation

Le choix des couverts se fait selon les cultures présentes dans l’assolement. Dans le cas des betteraves sucrières, on évitera les espèces hôtes des nématodes à kystes (moutardes et radis non nématicides, dont moutarde brune, moutarde d’Abyssinie, radis chinois etc.), et du nématode du collet (féverole en premier lieu). Par ailleurs, des premiers résultats tendent à montrer que la phacélie est un réservoir de deux virus de la jaunisse (BYV, BtMV) : il est nécessaire, à l’échelle territoriale, d’éviter sa coexistence avec des betteraves, sur la même période culturale. Enfin, certaines espèces peuvent poser des problèmes pour la gestion du salissement sur les betteraves si elles viennent à monter à graines (sarrasin), ou peuvent montrer un effet dépressif sur le rendement (ray-grass détruit tardivement). L’outil « Choix des couverts » (cf. encadré ci-dessous) propose une liste de possibilités sur la base des caractéristiques recherchées et de la description du contexte agronomique.

Tenir compte des contraintes pour exploiter le potentiel des couverts

Les enjeux de la réduction de l’utilisation d’azote minéral et de l’amélioration de la fertilité des sols peuvent conduire à investir dans des couverts plus onéreux, à base de légumineuses. Cet investissement, parfois conséquent, doit être aligné avec des pratiques maximisant les chances de réussir la mise en place des légumineuses. La date d’implantation et le mode de semis sont deux critères majeurs : dans les zones betteravières, ces couverts devront être semés avant le 15 août, et en évitant des méthodes d’implantation peu qualitatives comme un semis à la volée. Les semoirs de semis direct peuvent se révéler particulièrement efficaces. Si ces contraintes ne sont pas toujours simples à respecter, elles sont pour autant indispensables : le choix des couverts doit donc se raisonner par rapport sa capacité à respecter les conditions de réussite de chaque espèce, quitte à considérer plusieurs stratégies à l’échelle de l’exploitation.

En effet, pour des couverts utilisés plus fréquemment, comme des moutardes ou des radis nématicides, le niveau d’exigence sur le mode et la date de semis est moins important. Pour ces deux espèces, il convient cependant de choisir des variétés avec des précocités adaptées, notamment au sein des mélanges d’espèces commercialisées. Pour les moutardes, il est recommandé d’éviter de choisir parmi les plus précoces proposées sur le marché pour des semis réalisés avant le début du mois de septembre. Les informations sur la précocité des variétés de moutarde et radis sont disponibles sur le site internet de l’ITB.

Des outils pour des couverts d’interculture

 Choix des couverts 

L’outil « Choix des couverts » propose une liste de couverts selon le contexte agronomique de la parcelle (localisation, date de semis, cultures présentes dans la rotation…) et les caractéristiques recherchées (facilité à l’implantation et à la destruction, fonction principale visée…). Cet outil a été développé par Arvalis avec l’appui de l’ITB pour les systèmes betteraviers. Il est associé à de nombreuses fiches descriptives sur les différentes espèces de couverts
d’interculture.

 Merci 

Sur la base d’une méthode simple de prélèvement au champ, l’outil « MERCI » permet d’estimer la restitution du couvert d’interculture en éléments minéraux, notamment en azote, pour la culture suivante. Il indique également des valeurs relatives à la valorisation fourragère, en méthanisation, et la contribution du couvert au stockage de carbone dans le sol. Initialement développé par la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, un consortium a réalisé son actualisation en 2020.

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