« La cercosporiose peut faire perdre jusqu’à 2 à 2,5 points de richesse », a rappelé le 17 janvier dernier Maxime Allart, responsable régional de l’ITB. Cette année, 50 % des parcelles ont été touchées par la cercosporiose, avec des pertes de feuilles supérieures à 30 %. Les betteraviers ont traité en moyenne 3,5 fois pour protéger leurs betteraves.
Cette maladie est la principale cause des faibles teneurs en sucre (16,9°S), même si elles ont aussi été pénalisées par l’abondance de la pluviométrie (385 mm en moyenne entre juin et octobre), le manque d’ensoleillement (-17 jours de juin à octobre) et les températures nocturnes. Malgré cela, la productivité régionale pour la campagne betteravière 2024 reste correcte pour la région : 86,3 t/ha, un peu supérieure à la moyenne quinquennale de 83 t/ha.
Pour faire face à l’augmentation constante de la pression maladie, la protection doit s’orienter autour de différents leviers. Le premier est d’utiliser la tolérance génétique en relais de la protection fongicide pour les récoltes tardives et de réserver les variétés sensibles pour les récoltes précoces. Le deuxième concerne le déclenchement des applications : intervenir dès l’observation des premiers symptômes et renouveler la protection aux seuils d’interventions.
Le troisième concerne le choix des produits : « il faut alterner les matières actives disponibles et utiliser le produit Airone SC, sous condition de dérogation, pour renforcer l’efficacité des programmes », selon Maxime Allart. Des méthodes prophylactiques (gestion des tas de déterrage, travail du sol et adaptation des rotations) doivent être intégrées à cette stratégie globale.
Désherbage Smart
L’adaptation des stratégies de désherbage a été présentée par le responsable régional adjoint, Jonathan Majerus. Le retrait de la matière active triflusulfuron-méthyl en 2024 (Safari) amène à adapter la lutte contre les ombellifères, notamment par l’utilisation du quinmérac et la lutte contre les mercuriales par l’utilisation de la clomazone.
Le désherbage des graminées nécessite de diversifier les modes d’action herbicide et d’intervenir au bon stade en respectant les conditions d’application (hygrométrie, volume de pulvérisation, doses et ajouts d’adjuvants).
Selon Jonathan Majerus, le concept Conviso Smart est une solution pour cultiver des betteraves dans les parcelles confrontées à des problèmes de désherbage : le surcoût de la semence (485 € pour la Smart, contre 322 €) est compensé par un coût plus faible du désherbage (142 € avec 2 passages, contre 360 € avec 5 passages). Il faut néanmoins intégrer le différentiel de rendement des variétés Smart inférieur à 4 %, ce qui fait au total une perte de 29 €… Mais on obtient des parcelles très propres !