Sofiprotéol a investi 98 millions d’euros en 2024, 97 millions d’euros en 2023 et projette une somme similaire en 2025, avec des prises de participation au capital, des prêts, des obligations, dans des entreprises privées ou coopératives. Neuf investissements de 2 à 20 millions d’euros ont été engagés. La dernière opération de 2024 concerne la filiale semences de Maïsadour, très engagée dans la recherche de variétés adaptées au changement climatique. Le montant de l’investissement n’est pas divulgué, mais il s’inscrit dans les objectifs du fonds : soutien à long terme, innovation, développement durable.
Créé il y a quarante ans, Sofiprotéol est détenu à 70 % par le groupe Avril (Saipol, Lesieur), 10 % par Terres Univia, l’interprofession des huiles, et 20 % par des partenaires financiers (Crédit Agricole, Arkea, Natixis, Groupama). « Ces actionnaires, issus des filières agricoles, industrielles et financières, sont représentés au sein de notre comité d’engagement et de notre conseil d’administration, et garantissent la pertinence de nos interventions », souligne Xavier Dorchies, directeur général délégué à la tête d’une vingtaine de collaborateurs chargés de suivre les dossiers.
Un fonds sélectif
Le fonds « se doit d’être sélectif », ajoute Xavier Dorchies, vu l’environnement économique entre taux d’intérêt élevés, prix de l’énergie, du transport, ou chute des dépenses alimentaires des Français. En amont, les grandes cultures ont connu un niveau de récolte faible, en baisse de 30 % pour le blé et de 15 % pour les oléagineux. Or, Sofiprotéol investit dans tous les maillons de la filière, de la production à la collecte en passant par la vente. Le fonds dispose de 690 millions d’euros de fonds propres et détient jusqu’à 60 millions d’euros de capital dans les plus grosses entreprises (Limagrain, Axereal, Sodiaal, LDC, Agrial ou Maîtres Laitiers). Au total, quelque 80 firmes présentes partout en France. La rotation du capital est d’environ 30 millions d’euros par an.
Parmi les bénéficiaires de l’accompagnement de Sofiprotéol en 2024, on compte ainsi Vivadour, en soutien de son plan stratégique, le nouveau groupe coopératif Natera, issu de la fusion de Capel et Unicor (Auvergne et Languedoc-Roussillon), ou Ciacam, leader français des légumineuses. L’aval n’est pas oublié. En 2023, le fonds est entré dans le capital des vinaigres Martin Pouret. Dans le bilan 2024 apparaît la nouvelle chaîne de boulangerie Sophie qui compte 80 points de vente, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. L’objectif est d’atteindre 100 boutiques fin 2025.
Le fonds mise enfin sur l’innovation via des start-ups AgroTech et FoodTech, notamment par l’intermédiaire de Capagro, fonds spécialisé qui gère désormais 115 millions d’euros. Avec ses investissements diversifiés dans toute la France, Sofiprotéol dispose d’une expertise peu commune dans le secteur agricole et alimentaire.
