Trois traitements ont été nécessaires pour contenir la cercosporiose cette année dans l’Aisne. Contre 1 en 2020, 2 en 2021 ou encore 2,6 en 2023. Depuis 10 ans, cette maladie progresse, a indiqué François Courtaux, délégué ITB Aisne, le 16 décembre à Barenton. « Son contrôle passe par une stratégie globale, avec impérativement un choix de variétés tolérantes pour les arrachages post 1er novembre. Ensuite, les choix de produits au moment opportun s’imposent ». Et de préconiser l’Airone SC à 3,5 l en T1. « En pression très forte, il faut l’associer à chaque traitement aux triazoles ». Le programme sera adapté selon la pression de la maladie et la tolérance variétale, avec des coûts allant jusqu’à 200 €. Les alertes sont disponibles sur le site ITB/outils/alerte maladie pour les différentes délégations.
Désherber quoi qu’il arrive
2024 est la première année où des betteraves ont été perdues suite à un désherbage classique BTV, remarque Jean-Charles Germain. En cause : la météo pluvieuse. Mais il demeure indispensable de bien désherber quoi qu’il arrive pour une bonne productivité. Sans triflusulfuron, il n’y a plus de rattrapage possible. D’où l’importance d’encore mieux raisonner son désherbage à sa flore. Reste que certaines adventices, comme la ravenelle, se retrouvent sans désherbant. Autre inquiétude, plusieurs cas de résistance à la métamitrone ont été observés dans l’Aisne.
Le désherbage de la betterave reposant majoritairement sur des produits de contact, il est primordial de soigner la qualité de pulvérisation. Avec une buse à dérive limitée, le volume d’eau doit dépasser 180 l/ha. Enfin le binage « de couverture » permet de remplacer la dernière intervention chimique, voire le rattrapage d’un itinéraire insuffisamment maîtrisé.
Tassement et préparation de sol
Autre point important : pour limiter les tassements du sol, il faut réduire au maximum la charge par essieu. Il vaut mieux éviter le passage en crabe d’une intégrale en conditions très humides. Le second passage augmente très faiblement l’impact du tassement réalisé par le premier. De plus, conserver une bande non tassée préserve la faune souterraine sur cet espace, prévient Thomas Leborgne, spécialiste agroéquipement de l’ITB. Autre conseil : vidanger l’intégrale dès qu’il y a passage à proximité du silo. Cela limite la distance parcourue par l’intégrale en pleine charge. Quant aux chenilles, si les machines de récolte sont très lourdes, elles ont les mêmes pics de pression au niveau des galets qu’avec des pneus.
La préparation du lit de semences doit être adaptée à chaque type de sol et la méteo, rappelle François Courtaux. En limon argileux, un passage de la herse rotative juste derrière la charrue, pour niveler en hiver, limite fortement le risque de levée échelonnée lors de printemps sec. Un jour de levée perdue équivaut à 1 % de productivité en moins.