Un rendement de 72 t/ha à 16°S, contre une moyenne 5 ans de 76 t/ha à 18°S. La campagne 2024 restera marquée par une pluie excessive de mars à octobre et une contre-performance, résume Pierre Houdmon, délégué ITB Île-de-France-Yonne, lors du comité le 18 décembre. Avec une date médiane des semis au 17 avril contre le 16 mars (moyenne 10 ans), un mois de végétation est perdu ! Dans les sols hydromorphes comme en Brie humide, l’asphyxie a perturbé la croissance des plantes.

« Cette baisse de richesse et de rendement aurait pu être limitée », regrette Pierre Houdmon. Déjà par un choix variétal approprié. Il faut choisir des variétés tolérantes à la cercosporiose ou très tolérantes pour les arrachages prévus après la mi-octobre. Le risque de cercosporiose était moindre en nord Seine qu’en sud Seine. Au sud de l’Île-de-France, les variétés tolérantes apportent des gains de 20 t/ha par rapport à des sensibles, et ce avec trois passages de triazole et cuivre pour les deux modalités.

Ensuite, un programme fongicide adapté, avec trois passages de triazole et d’Airone, entraîne un gain de richesse d’un point par rapport à un seul traitement. Les alertes de la délégation proposaient de traiter le 1er juillet, le 1er août et le 16 août.

Dans tous les cas, l’apport de cuivre avec les triazoles pour les trois traitements fongicides est rentable dans la région. Les gains vont de 350 à 650 €/ha (prix betteraves de 30 €/t à 50 €/t), affirme Pierre Houdmon. De même, le troisième passage a été gagnant à tous les coups en 2024 (gain de 90 à 200 €).

Le choix variétal doit aussi prendre en compte les fortes pressions de rhizomanie (FPR) et les nématodes. Avec des gains de richesse de 1,7 point avec des FPR en forte pression. En situation nématodes, ils sont de 0,3 point entre tolérantes et sensibles et de 10 t/ ha en racines. En zones hydromorphes, la richesse a rarement dépassé 16°S. Le chaulage d’entretien peut limiter l’asphyxie. « Il faut viser un pH de 7 à 7,5 selon les sols et un taux de CaCo3 de 3 g par kg », présente Paul Tauvel, agronome à l’ITB. Attention qui dit chaulage, dit apport de bore.

Adapter son désherbage

Sans Safari et Mercator Gold, l’ITB préconise d’utiliser en post-semis pré-levée sur colza et matricaire de la métamitrone et sur Ethusa du Quinmerac. En post-levée, il faudra élever la dose de métamitrone et de lénacile sur colza, introduire le Lontrel sur matricaire et le clomazone et le Quinmerac sur Ethusa. Le post-semis pré-levée se réalise dans les 48 h suivant le semis. Pour l’Ammi majus, il est préférable d’utiliser des variétés Smart.

Ces variétés seront réservées aux zones à enherbement extrême, sans graminées résistantes aux ALS, avec une élimination des montées systématique.Le desherbage mécanique, préparé en amont sur des sols sans caillou, avec peu de dévers, des préparations fines sans motte et un sol nivelé pourront compléter le désherbage chimique.