En 2024, la pression rouille brune frappait fort dans les Hauts-de-France et la Champagne Ardenne, laissant peu de répit aux cultures lorsque la septoriose n’avait pas déjà endommagé les feuilles. En Normandie, la rouille brune est apparue précocement, causant de fortes nuisibilités en cas de contrôle insuffisant.

Strobilurines : des résultats convaincants

Dans deux essais d’Arvalis (26 et 32), la nuisibilité moyenne de la rouille brune atteint 19 q/ha entre les parcelles protégées en T2 (BBCH 39) et les témoins non traités.

Dans ce cas, les efficacités des groupes de produits se sont révélées très disparates, apportant de 7,9 à 18 quintaux de plus comparé au témoin à 53,3 q/ha. « Un premier groupe de produits à base de triazole apporte une efficacité moyenne autour de 50 %, indique Jérôme Thibierge, ingénieur R&D maladies des céréales à paille chez Arvalis. Cependant, des efficacités au-delà de 90 % étaient accessibles avec des solutions qui ont en commun les strobilurines. » Dans ce cas, Amistar (azoxystrobine, 0,4 l/ha) combiné à ses partenaires atteint une efficacité de 89 à 91 %. De son côté, Maxentis (azoxystrobine et prothioconazole) obtient le score de 94 %. Les associations à base de pyraclostrobine, comme Revystar XL (0,9 l/ha) + Comet 200 (0,35 l/ha), et de fluoxastrobine, avec Kardix (0,8 l/ha) + Quibilium (0,4 l/ha), affichent également une haute efficacité à 93 %. En revanche, la trifloxystrobine (55 g/ha) reste en retrait, avec 65 % d’efficacité.

Des associations sans strobilurine sortent aussi du lot
Même sans strobilurine, certaines associations combinant des triazoles et des SDHI tirent leur épingle du jeu. Parmi celles-ci, Revystar XL (méfentrifluconazole + fluxapyroxad, 0,9 l/ha) se distingue avec 91 % d’efficacité, suivi par Elatus Era (prothioconazole + benzovindiflupyr, 0,75 l/ha) à 77 %, et Avastel (prothioconazole + fluxapyroxad, 1,25 l/ha) à 76 %.

Enfin, face à des maladies de plus en plus agressives, diversifier les stratégies fongicides et ajuster les doses s’avère crucial pour maximiser les rendements tout en limitant le risque d’apparition de résistances.

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Pression maladies du blé inédite en 2024

En 2024, les maladies entraînent une nuisibilité moyenne de 23q/ha pour l’ensemble des variétés de blé. Toutefois, ce chiffre peut s’élever à 40 q/ha sur les variétés les plus sensibles.

Le positionnement du T2 à « dernière feuille étalée » reste crucial contre la septoriose et la rouille brune, tandis que le T1 s’avérait indispensable cette année sur les variétés sensibles à moyennement sensibles à ces maladies. Dans les Hauts-de-France, un T3 s’imposait parfois face à la septoriose et au microdochium favorisés par un climat humide. En raison de la progression des résistances aux SDHI, Arvalis préconise d’intégrer des fongicides multisites (soufre, folpel), d’alterner les substances actives et de limiter les SDHI à une application annuelle pour préserver l’efficacité des traitements.