Créée en 2017, la société Artech’Drone adhère à l’association Terrasolis, dont la ferme expérimentale est située à Bétheny dans la Marne. Ensemble, elles recherchent des solutions économiques, écologiques et techniques. Prestataire de services à l’origine, le groupe Artech’Drone propose désormais plusieurs solutions autour de l’utilisation de drones : traitement d’images, vente (avec un contrat de maintenance annuel et une mise à jour des applications) et service premium en cas de panne. « Nous représentons le seul fabricant français qui conçoit, assemble et vend ses propres drones, indique le directeur technique Florent Perolat. Nos drones sont fabriqués dans nos propres ateliers, ce qui nous permet d’améliorer leur système en continu ». Le groupe Artech’Group s’est également diversifié avec Artech’aviation, spécialisé dans les travaux aériens, et Artech’académy, centre de formation certifié Qualiopi.

Des utilisations multiples

Pour l’agriculture, Artech’Drone propose diverses utilisations de ses drones : pulvérisation de solutions de biocontrôle grâce à des buses centrifuges, semis (dans ce cas, le drone est équipé de disques d’épandage situés sur le dessous), réalisation de cartographies RVB (Rouge-Vert-Bleu) et tout autre relevé grâce à des capteurs multispectraux ou hyperspectraux. Ces derniers permettent, par exemple, de mesurer le taux de recouvrement de la culture (pour en connaître l’état de développement) ou l’activité chlorophyllienne d’une plante et d’identifier des zones infestées par une adventice en particulier, comme le chardon. Avec les drones, il est également possible de mesurer la thermographie pour évaluer le potentiel hydrique du couvert végétal. Ceci permet d’identifier des zones qui nécessitent davantage d’eau pour ensuite piloter l’irrigation au plus juste, à des stades clés. « Les drones offrent des informations supplémentaires aux capteurs classiques et peuvent voler au-dessus d’un couvert végétal, souligne Florent Perolat. Ils sont également équipés de capteurs capables d’identifier un obstacle au sein d’une parcelle et de respecter une hauteur de travail selon le relief. Des garde-fous permettent également d’éviter de travailler hors zone. Ainsi, les vols sont réalisés en toute sécurité ».

Une solution efficace et rapide : le lâcher de trichogrammes

En France, trois millions d’hectares de maïs (10 % de la SAU) sont cultivés chaque année. La pyrale occasionne 20 à 30 % de pertes de rendement. 23 % de cette surface agricole utile sont traités avec des trichogrammes dont la diffusion se fait principalement à la main à raison de 4 hectares de couverts par heure. Pour réduire la pénibilité de cette tâche et le temps consacré, un épandage par drone est une solution. Celui-ci a fait l’objet d’un projet Feader avec pour partenaires Artech’Drone et Terrasolis. Il consiste à larguer des capsules ou des boîtes de trichogrammes « T-Protect » à partir d’un distributeur situé sur un drone. Cette solution d’épandage est principalement utilisée par les coopératives ou les ETA. Terrasolis a validé les essais avec un objectif de traitement d’un largage tous les 25 m, soit 1 min/ha à raison d’un vol à 8-9 m/s.

Une réglementation spécifique

Pour utiliser un drone, il faut respecter une réglementation spécifique selon la classification de l’appareil. Par exemple, pour des drones de moins de 150 kg et d’une envergure de 3 m maximum, seule une demande de vol est obligatoire pour permettre son utilisation. Au-delà de ces critères, les démarches administratives sont plus complètes. À noter que la réglementation européenne oblige le port de balises d’identification des drones, excepté pour les C0 (poids inférieur à 250 gr). Ces balises émettent l’immatriculation du drone, le nom du télépilote et les conditions de vol au moment de l’opération. Tout est tracé et contrôlable.

Des drones pour toutes les utilisations

Artech’Drone propose, à sa gamme, trois types de châssis standardisés de poids différents : le ripper (0 à 20 kg), le dropper (20 à 60 kg) et le lifter (60 à 150 kg). Chacun de ces drones dispose d’une base modulaire dont l’objectif recherché est de pouvoir n’utiliser qu’un seul vecteur aérien pour différentes applications. En pré-commercialisation, Artech’Drone propose l’AD 420. « Il dispose du premier châssis qui répond aux nouvelles normes européennes applicables dès 2025, se félicite Florent Perolat, directeur technique d’Artech’Drone. La réglementation devient plus draconienne vis-à-vis de la sécurité et nous y répondons d’ores et déjà. Ce châssis peut emporter 20 kg de charge sans validation administrative spécifique, hormis la demande de vol habituelle. »

Les drones permettent notamment d’identifier des zones infestées par une adventice en particulier, comme le chardon.