Les pailles du lin oléagineux pourraient avoir un devenir comme fibres végétales. Contrairement à celles du lin textile, elles s’avèrent difficiles à travailler. Un projet de recherches du Ceti (2) vise à les valoriser dans la fabrication du lyocell. Cette fibre semi-synthétique provient actuellement des pulpes de bois. Linéa, obtenteur de variétés de lin localisé dans l’Oise, travaille sur l’obtention de variétés aux tiges plus riches en cellulose. Des papetiers, le distributeur de matériel de sport Decathlon, et des fabricants de filets alimentaires sont associés à ce projet de trois ans. L’objectif du Ceti est d’aller jusqu’au prototype industriel. Et, si cela fonctionne, de le dupliquer avec d’autres fibres naturelles, comme du miscanthus ou du chanvre.

Du Chambray refabriqué à Cambrai

Dans un autre projet, Le Chambray de demain, le Ceti travaille sur l’hybridation de fibres issues de l’agro-ressource et du recyclage (lin, coton organique et coton recyclé). En partenariat avec la Ville de Cambrai, le centre de recherche revisite l’histoire et le patrimoine de la région. Comme son cousin le Denim, le tissu Chambray est français. Les premiers tissus Chambray ont été conçus dans la ville de Cambrai, il y a plusieurs siècles. Les deux partenaires se lancent dans un ambitieux projet de réindustrialisation du territoire, avec une future unité de production du Chambray nouvelle génération.

Du tissu à base de caséine de lait

Et si des fibres, très appréciées par l’industrie du luxe, étaient fabriquées à partir du lait, ou plus précisément de la caséine du lait ? Actuellement 7 millions de litres de lait sont jetées chaque année en France. Le Ceti expérimente la transformation de ce lait impropre à la consommation alimentaire en filament caséinique. Avec, en bout de chaîne, un tissu naturel au toucher soyeux de forte valeur ajoutée.

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(1) Sources Textile Exchange données de 2021

(2) Centre privé de recherche appliquée et d’innovation pour une industrie textile durable