Avant même le redémarrage des manifestations, Guillaume Gandon, le président de la CGB Aisne avait invité les parlementaires du département pour échanger sur les nombreux sujets d’actualités de la filière betterave. « Les néonicotinoïdes sont le symbole de cette pente dangereuse qui pousse à réduire constamment la liste des produits de protection des plantes à disposition des agriculteurs, explique-t-il. Force est de constater que les planteurs de betteraves sont encore à ce jour sans moyens de lutte efficace contre les pucerons, à la différence de nos voisins européens ». Par ailleurs, d’autres filières comme la noisette sont fortement impactées cette année. Des initiatives parlementaires, tant à l’Assemblée qu’au Sénat, continuent d’être déposées et la CGB les soutient vigoureusement. Mais il faut maintenant passer des paroles aux actes et voter rapidement une nouvelle loi qui permette l’utilisation de ces molécules au plus vite. « Le rôle et le soutien de tous les parlementaires de l’Aisne seront importants et nous y veillerons », a martelé Guillaume Gandon devant les élus.

Mercosur et accord avec l’Ukraine

Après la production, la vente. Et la direction que prend la politique de commerce internationale au niveau européen ne rassure pas les planteurs. « Depuis près d’un an, la CGB n’a eu de cesse d’alerter sur les impacts négatifs des importations ukrainiennes sur les marchés, explique le président du syndicat betteravier de l’Aisne. Cela a permis d’aboutir au printemps dernier au classement du sucre comme produit sensible puis d’obtenir un contingentement à hauteur de 260 000 tonnes, soit trois fois moins que les importations de l’année précédente ». La CGB a appelé les élus présents à œuvrer pour pérenniser cette avancée, alors même que la potentielle intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne commence à faire parler d’elle. Enfin, le Mercosur, qui fait la une de l’actualité, a aussi été à l’ordre du jour. Les volumes d’importations européens prévus sont de 190 000 t pour le sucre et de 8,2 Mhl pour l’éthanol, soit respectivement l’équivalent de la production de sucre d’une usine et de la fabrication de l’ensemble de l’éthanol français. Guillaume Gandon a rappelé aux parlementaires que la CGB s’oppose depuis le départ à ces nouvelles concessions qui viendront concurrencer directement notre production.

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Ces derniers ont manifesté leur soutien à la production betteravière départementale. Les prochaines échéances, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, permettront de le confirmer. « Notre agriculture axonaise a besoin du soutien de tous, sans distinction, dans ces moments difficiles. Les prochaines mobilisations annoncées pour les jours prochains seront l’expression d’un grand désarroi et la CGB sera au côté de la FNSEA et des JA » a affirmé Guillaume Gandon.