« Durant la campagne, toutes les semaines, nous réalisons a minima 2 contrôles prévus et des visites inopinées dans chacun des quatre centres de réception de Champagne* afin de contrôler l’ensemble des étapes de l’achat des betteraves », explique Benoît Yot, directeur de la CGB Champagne-Bourgogne. Historiquement, le contrôle de la réception des betteraves a pu être, dans certaines usines, un lieu de tension entre la CGB et les fabricants. « Notre syndicat a toujours eu vocation à être le garant de la bonne réception des betteraves. Cette mission est clairement inscrite dans nos statuts et rappelée dans les documents interprofessionnels cosignés par l’ensemble des parties », précise-t-il. Grâce au travail et au dialogue engagés par Benoît Yot, aidé de Gontran Bouchot et Sylvain Appert, les 2 animateurs syndicaux de la région, ces contrôles sont beaucoup plus fluides et efficaces. « On a complètement dédramatisé les opérations de réception », affirme-t-il.
Un contrôle commun grâce à un référentiel interprofessionnel des réceptions
« Afin que les visites soient efficaces et objectives, il faut avoir un œil fidèle à la réalité et un constat partagé entre nos coopératives et nous. Pour cela, nous mettons en place des contrôles communs avec le responsable du centre de réception », raconte Benoît Yot. Le duo s’appuie sur le référentiel des réceptions, « qui est la bible de l’achat des betteraves », explique-t-il. Les sucreries s’en servent également pour faire leur autocontrôle. Le tout est encadré, sur la campagne, par cinq visites du Bureau Veritas, un organisme de contrôle.
« L’idée n’est pas de faire une visite de courtoisie », affirme-t-il. Pendant plus de deux heures, un nombre important de points sont passés en revue. « Dans 99 % de nos notations, y compris en cas de non-conformité, nous sommes d’accord sur le constat. Quand il y a un dysfonctionnement, nous le disons clairement. Même si ce n’est pas toujours facile à entendre par nos interlocuteurs, il est important que cela puisse être suivi d’une vraie réactivité pour un retour à la conformité », explique-t-il tout en rappelant l’importance de la relation humaine et de savoir travailler main dans la main tout en restant chacun dans sa fonction.
À chaque fin de visite de la CGB, un document récapitulant l’ensemble des autocontrôles, constats et commentaires est cosigné pour assurer la traçabilité et faire remonter, dans les deux organisations, toutes les informations et les éventuels problèmes. Dans chaque sucrerie, un élu référent CGB est formé à la réception des betteraves. Didier Renoux, vice-président de la CGB Champagne-Bourgogne, supervise le suivi de nos quatre centres de réception. « Si un désaccord venait à perdurer, nous avons toute une chaîne d’intervention qui nous permet d’être réactifs : le premier maillon est bien évidemment nos responsables betteraviers qui restent nos interlocuteurs privilégiés. Par ailleurs, les élus de nos coopératives suivent avec attention nos travaux et agissent si besoin ».
En septembre, le président de la sucrerie, le responsable betteravier et le responsable du centre de réception se réunissent avec l’équipe CGB pour faire le bilan de l’année écoulée et présenter les objectifs d’amélioration de la nouvelle campagne.
« Quoi qu’il en soit, nous ne serions pas arrivés à mettre en place toute cette efficacité si on n’avait pas eu à la fois des élus des coopératives qui nous ont suivis et soutenus et des responsables betteraviers ouverts au changement. Grâce à toute cette organisation, l’équipe CGB Champagne-Bourgogne permet d’assurer à chaque planteur que ses betteraves sont correctement achetées, dans le respect de l’équité, quels que soient les sites », explique Benoît Yot. D’où l’importance d’une large adhésion des planteurs à la CGB. À noter que le syndicat organise un webinaire pour ses adhérents sur le sujet de la réception à l’échelle nationale le mardi 19 novembre, de 18h à 19h.
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*Arcis-sur-Aube, Connantre, Bazancourt, Sillery
Joachim Gaillot, vice-président de Cristal Union et planteur dans les Ardennes
« Les contrôles faits par la CGB sur la réception des betteraves renforcent et valident notre propre contrôle qualité. Nous sommes très confiants vis-à-vis du travail réalisé dans nos centres de réception. Cependant, la confiance n’exclut pas le contrôle et les visites de Benoît Yot ou de Sylvain Appert évitent toute dérive.
Les écarts qu’on peut relever occasionnellement se situent, dans leur grande majorité, au niveau du lavage. En effet, c’est une opération délicate. Nous avons déjà eu quelques recadrages de la CGB. Dans ce cas, ils m’appellent et on fait en sorte que l’usine corrige le tir le plus rapidement possible. Mais bien souvent, c’est déjà fait par les personnes qui travaillent au centre de réception. Au niveau de la richesse, le processus est très cadré, donc il n’y a pas de problème. Par ailleurs, le passage au forfait collet a aussi permis de résoudre les problèmes liés au décolletage.
Que ce soit avec ma casquette d’élu Cristal Union ou celle de planteur, je vois ces contrôles d’un bon œil : nous travaillons avec la CGB en bonne intelligence, dans l’intérêt des planteurs et de la coopérative ».
Florian Barbe-Barrailh, responsable du service agricole de Connantre (Tereos)
« Le contrôle qualité de la réception des betteraves est assuré par des audits du Bureau Véritas et des audits croisés internes réalisés par les différents responsables des services agricoles des usines Tereos. En complément, nous accueillons favorablement les visites de la CGB. C’est un appui supplémentaire sur le sérieux des réceptions dans nos usines. Benoît Yot de et Gontran Bouchot interviennent à leur guise. On travaille main dans la main. Nous avons un objectif commun : maîtriser les opérations de réception. Benoît et Gontran vérifient notamment les consignes opératoires, les contrôles métrologiques des appareils et du centre de réception, la qualité visuelle des betteraves et du triage des opérateurs.
Nous recevons un rapport après chaque visite.
Nous pouvons également solliciter l’avis de la CGB lors des rares cas de réception compliqués, comme le niveau de pétioles. Avec leur expérience, ils sont force de proposition et apporteurs d’idées dans la modernisation des centres, notamment tout ce qui est lié à la traçabilité des lots. »