Le pari de la coopérative Advitam de lancer de la vigne dans les Hauts-de-France continue de se concrétiser. Quatre ans après les premières plantations (17 ha), ce vignoble chtimi compte 52 exploitations dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne et 85 hectares cumulés, dont 79 ha en production. « Au départ, en 2020, on comptait 11 agriculteurs en conversion et ils sont désormais 52, qui conservent évidemment leurs activités agricoles d’origine, souvent de grandes cultures : céréales, pommes de terre, betteraves… », résume Julien Poulin, directeur commercial et développement de Chai des Hauts-de-France, la structure ad hoc créée par Advitam. Chaque agriculteur partenaire exploite ainsi une parcelle de 1 à 2 ha convertie en vignoble de chardonnay, le cépage choisi pour cette région et provenant des pépinières Guillaume en Haute-Saône, partenaires du projet dès son origine. Chai des Hauts-de-France leur rachète les raisins entre 1,20 et 1,50 € le kilo.

Les vendanges 2024, qui se sont achevées la troisième semaine d’octobre, « sont bonnes en termes de qualité mais en deçà de ce qu’on attendait initialement pour les volumes. La météo pluvieuse en juin a perturbé la floraison et notamment la fécondation des baies », remarque Julien Poulin.

Les deux premières cuvées, Azimute (élevage à froid en cuve inox sans fermentation malolactique) et Parallèle 50 (avec fermentation malolactique et élevage plus long en fûts de chêne), sont sorties en juin 2023 (millésime 2022) et ont été commercialisées dans les réseaux des cavistes et cafés, hôtels, restaurants (CHR) des Hauts-de-France. « On a produit 20 000 bouteilles d’Azimute et 28 000 bouteilles de Parallèle 50 », précise Julien Poulin. Et, en mai 2024, est sortie la troisième cuvée, Zénith, elle aussi issue des vendanges 2022, mais qui fait l’objet d’un élevage plus long de 12 mois (6 000 bouteilles). Les trois cuvées sont vendues aux prix de vente conseillés respectifs de 13,80 €, 18,30 € et 20 €.

Les plantations devraient se poursuivre, comme annoncé à l’origine, le but étant d’atteindre 200 hectares exploités par 130 agriculteurs. « Les plantations s’opèrent toujours sur des parcelles exposées sud/sud-est, sur des sols argilo-calcaires, avec souvent des silex et qui sont devenues limitantes pour d’autres cultures », conclut Julien Poulin. Avis aux amateurs.