En 2024, les maladies hivernales ont été responsables de la destruction de 60 % des parcelles de pois. Raison pour laquelle Terres Inovia insiste dans son document « Les enseignements techniques de 2024 pour réussir son pois d’hiver » sur une combinaison de leviers à actionner : choix de variétés moins sensibles, sol avec une bonne porosité, densité de semis adaptée au type de sol… L’aspect variétal avait été traité dans le numéro BF 1187. Nous allons maintenant aborder la protection fongicide. En effet, avec de la douceur et de la pluie en sortie d’hiver, les trois maladies, ascochytose, colletotrichum et bactériose à Pseudomonas syringae, pourraient se développer durant cette campagne.
Freiner l’infestation avec un programme
Par conséquent, en cas de risque, Terres Inovia préconise un traitement fongicide précoce. Il est à programmer à partir du 20 février autour du stade 4/5 feuilles du pois. « Il semble que cette stratégie permette une gestion préventive de la maladie en éliminant l’inoculum à un stade précoce et avant l’apparition des symptômes », analyse Terres Inovia en s’appuyant sur ses essais 2024.
Dès lors, en T1, le choix du fongicide se porte sur une triazole pour son effet choc. Exemple : Sunorg (metconazole) Pro 0,8 l/ha ou Prosaro (prothioconazole + tébuconazole ) à 0,8 l/ha. Ces deux spécialités (à 0,6 l/ha) peuvent aussi être associées à la strobilurine Amistar (azoxystrobine) à 0,4 l/ha.
Revenir avec Pictor Active dès le début de la floraison
Ensuite, un deuxième passage sécurise, si besoin, l’itinéraire technique. Dans ce cas, Pictor Active (pyraclostrobine + boscalid) à la dose de 0,8 l/ha se positionne du début de la floraison et avant la fermeture totale du couvert. Le traitement doit atteindre le bas des plantes, là où la maladie est installée. « Privilégier un volume de bouillie de 150 l/ha à 200 l/ha, ajoute Terres Inovia. Ce paramètre important assure une bonne pénétration du traitement dans le couvert végétatif. »
Les trois pathogènes qui affectent les pois d’hiver sont souvent présents simultanément. Le diagnostic visuel s’avère alors difficile. Néanmoins, dans la plupart des cas, le champignon Colletotrichum domine. Il forme sur le bas de la tige et les feuilles des nécroses rondes à ovales. Elles sont claires au centre et bordées de noir. Puis, elles évoluent en coulures. Les taches de bactériose à Pseudomonas syringae partent en éventail depuis la tige vers les feuilles. Géométriques et de couleur marron, elles sont aussi translucides avec des bords nets. Enfin, les ascochytoses ont des symptômes proches de Colletotrichum mais avec des ponctuations noires au centre des taches.