Jamais le dernier pour parler de la préparation d’une terre, Maschio Gaspardo oublie rarement d’apporter avec lui la dernière génération de sa charrue Unico. La M 6 est, comme son nom le laisse supposer, une six-corps de catégorie « moyenne » en terme de puissance à la traction, et donc associable à des tracteurs de 180 à 220 chevaux. Elle est aussi à largeur de travail variable (330 cm maximum), ce qui l’autorise à labourer d’assez grandes surfaces. Le constructeur italien a utilisé des aciers à haute résistance pour construire la charrue. Son châssis fixe est doté d’un système de sécurité à boulon de cisaillement. Maschio Gaspardo justifie le choix de ce type de châssis par le gain de robustesse qu’il apporte. La poutre a une section de 120 x 120 x 10 mm avec une distance entre les pointes de 95 cm et une garde au sol de 80 cm (87 cm en option). Comme toutes les charrues du constructeur, l’Unico M 6 profite d’un parallélogramme qui simplifie les réglages sur le premier corps et le talon.

Augmenter la durée de vie des pièces d’usure

Du côté de chez Kuhn, on accorde beaucoup d’importance aux pièces d’usure des charrues, dans les zones abrasives. À la technologie Durakard, basée sur l’utilisation du carbure pour l’ensemble des éléments d’une charrue – pointe, soc, contresep, nez de contresep et soc de rasette – s’ajoute maintenant la technique Durakuhn. Elle consiste à revêtir de carbure la zone d’usure de l’étrave de l’outil. Avec, pour objectif, de conserver dans le temps le profil de la pièce sans gêner l’écoulement de la terre sur le versoir. Kuhn explique que la durée de vie d’une étrave au carbure est au minimum multipliée par deux par rapport à celle du modèle standard. Le constructeur applique également cette technologie à toutes les vis de fixation de l’outil. En parallèle, on a vu chez Kuhn, au cours de cette rentrée, ses charrues à largeur variable Vari-Challenger et Vari-Master L. La gamme des Vari-Challenger, apparue il y a une dizaine d’années, réunit des machines traînées réservées aux tracteurs de grande puissance. Dans sa version Multi, la charrue peut accueillir jusqu’à treize corps. Dans sa configuration Vari, huit, neuf et dix corps. L’une de ses caractéristiques réside dans la présence, de série, d’un système de relevage arrière. Il permet d’éviter de poser tous les corps d’un seul coup dans les fourrières. Le travail est plus propre et on ne voit pas apparaître le fameux Z, dit-on chez Kuhn. Quant à la Vari-Master L, outil porté, la dernière génération bénéficie d’une tête d’attelage dont la conception est mécano-soudée avec des pièces de fonderie plus nombreuses qu’auparavant. Dès lors, il est possible de passer plus de puissance à la traction (jusqu’à 300 ch). La charrue profite de plusieurs autres améliorations. La bielle est d’un seul bloc, brut de fonderie, sans soudures. Le déport et le dévers sont dissociés. La tringlerie est désormais intégrée au bâti et placée à l’intérieur. La section de la poutre reste inchangée.

Amazone améliore la Teres

Vue au dernier Innov’ Agri, la Teres, apparue en 2022, poursuit son développement. Amazone la dote d’un réglage manuel de la largeur de travail qui complète le réglage hydraulique proposé à l’origine. La Teres offre ainsi le choix entre les deux techniques avec quatre, cinq ou six corps, pour un tracteur d’une puissance jusqu’à 300 chevaux, et des largeurs de travail par corps de 35, 40, 45 ou 50 cm. La Teres 300 S reçoit, de série, le réglage manuel de la largeur de travail et, en option, la prise de raie hydraulique du premier corps, celle-ci étant réglée dans la cabine du tracteur et ajustée en fonction des conditions de travail. La charrue peut être équipée du versoir Speed Blade qui, selon le constructeur, subit une usure minimale sur le corps principal. Ce type de versoir est soumis à un traitement par cémentation (ajout de carbone dans l’acier). La solidité de la Teres tient également à sa poutre d’une section de 150 x 150 x 8 mm, et à une fusée de 130 mm de diamètre. Le constructeur dote la charrue de deux modèles de sécurité : à boulon de cisaillement avec une force de 4 400 kg ou de type non-stop hydraulique recommandé lorsque les conditions de labour sont compliquées, surtout dans les parcelles pierreuses. Il faut aussi préciser que le réglage de la profondeur de travail est manuel ou hydraulique, par le biais d’une roue de contrôle. Différents diamètres et profils de pneumatiques sont proposés. Pour les conditions extrêmes, il existe un modèle en profil AS de dimensions 785  x  350 mm. Amazone met aussi à disposition plusieurs variantes de versoir, rasette et coutre circulaire. Parallèlement au labour conventionnel, celui à faible profondeur, en technique hors-raie, facteur d’économie d’énergie et de limitation du compactage du sol continue d’avoir des adeptes.

Une charrue déchaumeuse

On a pu voir cet automne la charrue déchaumeuse de Kverneland, l’Ecomat On-Land, conçue pour les sols légers à lourds dépourvus de pierres. Elle est équipée de corps avec une sécurité boulon et d’un réglage manuel et aisé de la largeur de travail – il suffit en effet de repositionner un seul boulon par corps pour la régler. Cette charrue laboure sur une largeur de travail de 2,40 mètres à 5 mètres à une profondeur de 10 à 18 cm à un angle de 180° maximum. Concernant son transport, elle bénéficie d’un système anti-balayage (Trailed Transport Solution, TTS) qui la fait se comporter en toute sécurité comme une remorque sur la route. L’Ecomat On-Land est proposée dans les versions huit et dix corps, sachant que si l’on choisit la dix corps, il faudra aussi opter pour le TTS, obligatoire dans cette configuration d’outil.