Sur les marches de l’Hôtel de Villeroy, rue de Varenne, Annie Genevard s’est présentée comme une femme de terrain, élue d’une « terre rurale » ayant assisté à de multiples « comices agricoles ».

Ancienne professeure de français, la nouvelle ministre bénéficie d’un solide ancrage politique dans le Doubs, où elle a été conseillère régionale de Franche-Comté de 2004 à 2012 et maire de Morteau de 2002 à 2017.

« Les attentes sont immenses. Elles durent depuis longtemps. La crise de l’élevage, la crise viticole, la pire moisson de blé… tout cela fragilise gravement les exploitations », a déclaré Annie Genevard, qui sait que les agriculteurs ont déjà trop attendu. Elle veut donc « avancer vite » et souhaite que « les premiers résultats se voient rapidement dans les cours de ferme ». La ministre espère mener la loi d’orientation agricole « rapidement à son terme ».

Annie Genevard va aussi s’attaquer à « la souveraineté alimentaire qu’il nous faut reconquérir pied à pied ». Et de poursuivre : « chaque fois que nous sur-interprétons une norme européenne, nous nous glorifions d’être plus vertueux que les autres, mais en réalité nous nous tirons une balle dans le pied. Nous l’avons vu avec la filière de la betterave sucrière. N’interdisons pas avant de proposer des solutions, sinon c’est l’impasse. » Des propos finalement pas très éloignés du leitmotiv de la FNSEA.

Pour elle, « le chantier de la simplification normative est prioritaire. Redonner du bon sens à toutes les règles : les dates agronomiques choisies sans réalisme, alléger la paperasse, réduire les interdits… je vais m’y atteler dans la continuité et avec méthode ».

Exprimant son « immense admiration » pour une profession difficile, elle a indiqué qu’elle rencontrera très vite les organisations agricoles. Et de décliner sa méthode : « écouter, voir, comprendre avant de parler et d’agir ».