Le Panterra 4504 était déjà connu pour sa vitesse de pulvérisation. « J’ai désherbé des betteraves jusqu’à 28 km/h », explique Jonathan, chef de culture de la SCEA d’Abbemont, agriculteur à Royaucourt dans l’Oise et qui possède ce modèle. Mais avec l’arrivée du 7004, Amazone va plus loin. « Par rapport à la version 4504, la principale innovation réside dans le nouveau châssis qui apporte un réel gain de stabilité, précise Emmanuel Lévêque, chef de produits pulvérisation chez Amazone. Ce dernier se différencie de ses prédécesseurs par l’absence de bras pendulaire reliant roue avant et roue arrière et l’indépendance de ses 4 roues ». Cette innovation renforce grandement l’amortissement et la stabilité de la machine, lui permettant d’évoluer à de grandes vitesses dans les champs. « Le Pantera est fait pour des exploitations qui doivent traiter beaucoup d’hectares en peu de temps ».

L’essai du 5 septembre s’est déroulé dans une parcelle déchaumée où l’automoteur a pu évoluer jusqu’à 30 km/h. Pour ma part, j’ai pu commencer à écrire ces lignes sur un cahier sans être trop gêné par les secousses alors que le démonstrateur d’Amazone poussait la machine à 15 km/h. Les hautes vitesses de traitement donnent d’ailleurs tout son sens à la cuve de 6600 litres du nouveau modèle du Pantera qui lui apporte une grande autonomie.

Voies différentes et correction de dévers

Si le Pantera 4504 permettait de faire varier la voie des roues pour s’adapter aux différentes cultures (betterave, pomme de terre, maïs, …), le châssis du 7004 permet de choisir une voie différente pour l’avant et l’arrière, de telle sorte que le premier train ne passe pas au même endroit que le second, explique Emmanuel Lévêque. Une innovation qui peut s’avérer particulièrement intéressante pour les épandages d’azote liquide sur labour avant les semis de printemps (betterave par exemple).

Forêts domaniales : on va prélever davantage
Le nouveau châssis du 7004 permet de choisir une voie différente pour l’avant et l’arrière. ©Renaud d’Hardivilliers

Par ailleurs, le tout nouveau châssis permet aussi de compenser le dévers des pentes jusqu’à 10°. Une sorte de dahu de la pulvérisation. Cette fonctionnalité s’avère très utile quand on connaît la hauteur du centre de gravité d’un pulvérisateur plein et les risques de retournement dans les territoires vallonés.

Forêts domaniales : on va prélever davantage
La conception du Pantera 7004 permet aussi de compenser le dévers jusqu’à 10°. ©Renaud d’Hardivilliers
Forêts domaniales : on va prélever davantage
La conception du Pantera 7004 permet aussi de compenser le dévers jusqu’à 10°. ©Renaud d’Hardivilliers

Changement de buses automatique

Le traitement à grande vitesse est aussi possible grâce à différentes technologies déjà présentes sur le Pantera 4504, comme la stabilisation automatique de rampe ou le changement de buses automatique. En effet, pour gérer les grandes amplitudes de vitesse, et donc de débit, la rampe possède un système de 4 buses interchangeables. La buse utilisée s’adapte automatiquement à la vitesse. Ce système permet aussi, dans les virages, d’adapter le débit pour éviter les zones de sur-épandage et de sous-épandage.

À noter que les buses positionnées tous les 50 cm permettent une pulvérisation localisée pour les betteraves implantées avec cet écartement, au moins quand le champ est relativement plat. Pour les planteurs semant à 45, une intervention sur la rampe permet d’installer des buses secondaires aux écartements souhaités.

Confort et visibilité dans la cabine

Un autre fait marquant quand on est dans cette cabine de conception Claas, c’est la visibilité sur la culture, semblable à celle qu’on aurait dans un hélicoptère en rase-mottes au-dessus du champ. Aucune roue, aucun moteur n’entrave le regard de l’agriculteur sur la culture. Et de nuit, la rampe dispose d’un éclairage buse à buse. Pulvériser devient ainsi une des meilleures façons de faire un tour de plaine à grande vitesse, que ce soit de jour comme de nuit. Mais c’est lors des interventions tôt le matin, tard le soir, ou de nuit que Jonathan, le chef de culture de la SCEA d’Abbemont, apprécie le plus le confort et la visibilité de la cabine.

Bien sûr, la qualité a un prix et ce pulvérisateur n’est adapté qu’à des exploitations qui en feront une utilisation intensive.

Fiche technique

Volume de la cuve : 6 600 litres

Largeur de rampe : jusqu’à 48 m

Puissance du moteur : 306 CV

Poids à vide : environ 12 tonnes

Garde au sol : 1,30 m

Voie : de 2 m à 2,75 m