La récolte 2021 va-t-elle permettre aux céréaliers de sortir enfin la tête de l’eau ? Éric Thirouin, le président de l’AGPB, l’espère. « Nous attendions cela avec impatience depuis 8 ans. Le millésime 2021 est encourageant. Nous espérons que les bons cours et la récolte permettront d’avoir un revenu correct cette année », a-t-il déclaré le 7 septembre lors d’une conférence de presse. La production 2021, évaluée à 35,582 millions de tonnes (Mt) pour le blé tendre, en hausse de 23 % par rapport à 2020, et près de 8 Mt pour l’orge d’hiver (+ 23 % par rapport à 2020) devrait offrir une respiration aux céréaliers français.
Le revenu 2021 des céréaliers pourrait avoisiner « l’équivalent de 2 Smic avant impôts et après cotisations sociales » selon Éric Thirouin, après un revenu moyen de 6 000 euros par an depuis huit ans. Un « juste prix qui permet aux céréaliers d’affronter les défis de la compétitivité », a-t-il assuré même s’il faut « rester vigilant, car tout peut évoluer ».
Mais ce ballon d’oxygène pourrait ne pas profiter à tous les producteurs du fait de l’hétérogénéité des rendements et des impacts qualité. « Les aléas climatiques, sans précédents cette année, ont fortement nui à la qualité des récoltes et aux rendements des exploitations. Des milliers d’hectares ont été inondés et certains non récoltés : 10 000 ha inondés dans la Marne dont 2 000 non récoltés », a rappelé Éric Thirouin.
Hausse des charges
« La hausse des charges (+ 25% sur les engrais et + 35% sur les carburants) devrait également avoir un impact sur les marges de la campagne prochaine », craint l’association.
Autre point de vigilance pour l’AGPB, la politique agricole européenne et en particulier le Green deal. « La récente étude d’impact de la stratégie Farm to fork menée par la Commission européenne confirme les alertes récurrentes de l’AGPB sur l’avenir de l’agriculture française, avec à la clé une baisse de production inacceptable de 13 % d’ici à 2030 », a alerté Éric Thirouin.
Dans ce contexte incertain, la validation du Label bas carbone des grandes cultures par le Ministère de la transition écologique a été saluée comme une bonne nouvelle par les céréaliers. « L’approbation du Label bas carbone reconnaît enfin la contribution positive des grandes cultures dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cela ne sera pas révolutionnaire pour le revenu mais cela va apporter un plus pour indemniser les pratiques culturales demandées par la société », a estimé Éric Thirouin.